Péninsule coréenne La Corée du Nord désigne désormais le Sud comme un «Etat hostile»

ATS

17.10.2024 - 01:27

Selon un porte-parole nord-coréen, l'armée a détruit des tronçons de 60 mètres de long des routes et voies ferrées transfrontalières dans la province de Kangwon et dans la municipalité de Kaesong.
Selon un porte-parole nord-coréen, l'armée a détruit des tronçons de 60 mètres de long des routes et voies ferrées transfrontalières dans la province de Kangwon et dans la municipalité de Kaesong.
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La Corée du Nord a annoncé jeudi que sa constitution désigne désormais la Corée du Sud comme un «Etat hostile». Elle a justifié le dynamitage des deux seules routes et voies ferrées reliant les deux pays par ce changement.

Ces voies de communication étaient les seules à avoir été brièvement rouvertes depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Elles «ont été complètement bloquées au moyen d'explosions», a écrit l'agence officielle KCNA, confirmant des informations diffusées mardi par Séoul.

«Il s'agit d'une mesure inévitable et légitime, prise en application des exigences de la constitution de la République populaire et démocratique de Corée qui définit clairement la République de Corée comme un Etat hostile», a affirmé KCNA, désignant la Corée du Nord et la Corée du Sud par leur nom officiel.

C'est la première fois que Pyongyang confirme l'inscription dans sa constitution du statut d'"Etat hostile» pour la Corée du Sud, une mesure annoncée par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en janvier devant l'assemblée nationale suprême, le Parlement nord-coréen.

Radicalisation

Auparavant, en vertu d'un accord inter-coréen en 1991, les rapports avec le Sud étaient définis comme une «relation spéciale» dans le cadre d'un processus de réunification et non comme une relation d'Etat à Etat.

L'annonce du changement constitutionnel et la destruction d'infrastructures qui l'accompagne marquent une nouvelle étape dans la radicalisation de la politique du régime de Kim Jong-un envers la Corée du Sud.

KCNA a justifié les démolitions de routes et de voies ferrées, menées intégralement du côté nord-coréen, par les «graves provocations politiques et militaires des forces hostiles» qui ont mis selon elle les deux pays «au bord de la guerre».

Pyongyang «continuera à prendre des mesures pour fortifier de façon permanente la frontière sud fermée», a ajouté un porte-parole du ministère de la défense cité par KCNA.

En pratique, la frontière entre les deux pays est déjà totalement fermée. Depuis 1953, les deux routes et les deux lignes ferroviaires inter-coréennes n'ont été restaurées et rouvertes que lors de brèves périodes de détente.

Le ministère sud-coréen de l'unification a déploré une provocation «extrêmement anormale». Il a rappelé que c'est Séoul qui avait financé la coûteuse reconstruction de ces infrastructures. «La Corée du Nord a toujours des obligations de remboursement concernant ce financement», a-t-il fait remarquer.

Les rapports entre les deux pays se sont considérablement détériorés depuis l'arrivée au pouvoir à Séoul en 2022 du président conservateur Yoon Suk-yeol, partisan d'un renforcement de l'alliance militaire avec les Etats-Unis et le Japon et de la ligne dure contre Pyongyang.

ATS