Des soldats Wagner en AfriquePoutine tente de «déstabiliser» l'Europe en l'inondant de migrants
pfi/trad
1.3.2024
Le président russe Vladimir Poutine mise sur une «déstabilisation» de l'Europe par le biais de déplacements forcés et de l'immigration. Les armées privées de Moscou, ainsi que le groupe Wagner, ont pour objectif d'attiser les conflits en Afrique et également d'influencer également les élections européennes.
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01.03.2024, 21:41
01.03.2024, 21:52
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Le journal britannique «Telegraph» a révélé avoir examiné des documents des services secrets, détaillant les projets russes visant à former une «police frontalière» de 15 000 hommes en Libye, composée d'ex-miliciens, dans le but de faciliter sélectivement le passage des migrants vers l'Europe. Jusqu'à présent, ces plans auraient échoué en raison du non-paiement via l'"Institut culturel russo-libyen" à Moscou.
La Libye est un pays de transit pour de nombreux réfugiés et migrants africains en route vers l'Europe. Les troupes de Wagner y soutiennent le puissant chef de milice Haftar dans l'est du pays. On soupçonne les mercenaires russes de Wagner d'être impliqués dans l'organisation ciblée de bateaux de réfugiés qui traversent la Libye vers l'Italie.
À la veille des élections européennes du 9 juin, il serait du plus haut intérêt pour Poutine de diriger les flux migratoires d'Afrique vers l'Europe. Il souhaite que l'immigration devienne un thème central pour les électeurs, et un glissement vers la droite des équilibres de pouvoir au Parlement européen. Cela aurait probablement pour conséquence que de plus en plus d'eurodéputés moins favorables au sort de l'Ukraine siégeraient au Parlement européen, réduisant ainsi le soutien à Kiev dans sa défense contre la Russie.
Une influence sur les principales routes migratoires
Poutine exerce déjà une influence sur les principales routes migratoires. En refusant depuis des années d'apporter une aide à la population en détresse du nord de la Syrie, le leader du Kremlin provoque une migration de masse vers la Turquie et l'UE. La Russie oriente désormais directement les migrants de Somalie, du Yémen, de Syrie et de Turquie vers la frontière finlandaise. La Finlande a récemment fermé progressivement sa frontière, car les gardes-frontières avaient enregistré dans les semaines précédentes une augmentation soudaine du nombre de demandeurs d'asile en provenance du Proche-Orient et passant par la Russie.
Et le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko, fidèle vassal de Poutine, a également amené des personnes fuyant leur pays à la frontière de l'UE l'année dernière. La Pologne, la Lituanie et la Lettonie ont désormais protégé leurs frontières avec la Biélorussie par des clôtures, et les réfugiés sont rigoureusement expulsés.
La stratégie militaire de Poutine en Afrique
Avec l'aide de forces paramilitaires et de mercenaires privés, dont le tristement célèbre groupe Wagner, Moscou veut continuer à attiser la violence dans les pays africains déjà instables. En déployant des soldats de «L'Africa Corps», notamment en Afrique centrale et occidentale, Poutine tente d'étendre encore son influence. Alors que «L'Africa Corps» est directement subordonné au ministère russe de la Défense, les unités paramilitaires agissent comme des entreprises de sécurité privées russes. Elles ont un objectif commun: représenter les intérêts militaires de Moscou sur le continent.
Les pays instables tels que le Burkina Faso, le Mali, la République centrafricaine, le Soudan et la Libye sont sur l'agenda de Poutine, et les régimes locaux acceptent trop volontiers son soutien pour assurer leur propre sécurité. En retour, le chef du Kremlin plonge la population dans la terreur par des attaques violentes de ses unités. De nombreuses personnes sont contraintes de quitter leur domicile et de se diriger vers l'Europe.
C'est ainsi que fonctionne également le contact entre la junte militaire au Burkina Faso et la Russie. Il y a quelques jours à peine, Moscou a envoyé des successeurs du groupe Wagner dans la capitale Ouagadougou. Et au Mali aussi, le groupe Wagner est en action et commet des atrocités contre la population. Après le retrait involontaire de la mission de maintien de la paix de l'ONU, le gouvernement malien veut désormais assurer la «sécurité» avec la seule aide de Moscou.