Un ex-agent russe l'affirme«Poutine a orchestré l'attaque terroriste pour la colère et la soif de meurtre»
phi/Trad
27.3.2024
L'attaque terroriste contre la salle de concert Crocus City Hall à Krasnogorsk en Russie continue de faire parler d'elle: un ancien collaborateur des services secrets du GRU pense reconnaître la signature de collègues.
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27.03.2024, 07:22
27.03.2024, 12:36
Valérie Passello
Igor Salikov en est certain: l'attaque terroriste contre la salle de concert Crocus City Hall à Krasnogorsk était l'œuvre des services secrets russes FSB et GRU. Salikov a lui-même été colonel et instructeur au sein du service de renseignement militaire GRU, ainsi qu'instructeur du groupe Wagner.
Cet homme de 60 ans vit en exil aux Pays-Bas, où il assiste la Cour pénale internationale dans ses enquêtes contre la Russie. «Je reconnais l'écriture de mes anciens collègues des services secrets russes», déclare Salikov en référence à l'attentat du 22 mars qui a coûté la vie à 139 personnes.
Selon lui, des officiers du FSB auraient pu se trouver dans la salle de concert lors de l'attaque terroriste à Moscou. «Nous avons analysé les images de l'assaut dans le 'Crocus City Hall'», note-t-il, remarquant des incohérences. Salikov est par exemple intrigué par les vidéos des auteurs de l'attentat qui, selon lui, ne se soucient même pas de savoir si des agents de sécurité pourraient les déranger.
«En outre, ce petit groupe était peu armé. Je sais comment les groupes terroristes orientaux opèrent, ils ont toujours des armes lourdes comme des lance-grenades», explique l'ex-colonel. «C'était comme si ces assaillants étaient sûrs que tout se déroulerait selon le script».
Comment les auteurs présumés ont-ils réussi à passer les contrôles?
Tout comme blue News, Salikov ne comprend en outre pas pourquoi la police est arrivée si tard sur les lieux du crime: «Il y a un poste de police tout près ainsi que des gardes armés du gouvernement de la région de Moscou avec une équipe d'intervention rapide», confirme le Russe.
Selon la version officielle, les auteurs auraient pu s'enfuir avec le même véhicule qu'ils avaient utilisé pour venir. La fuite en direction de Briansk et des frontières ukrainiennes, où les soldats et les policiers pullulent, laisse également Salikov sceptique: «Sur l'autoroute qui y mène, il y a des contrôles de police tous les 50 kilomètres, mais on les a laissés passer».
Vladimir Poutine prie pour les victimes
Le président russe se recueille après l'attaque terroriste contre la salle de concert Crocus City Hall à Krasnogorsk.
27.03.2024
Les combattants de l'IS ne se sont jamais laissés prendre vivants, remarque encore l'ancien militaire. De plus, ceux-ci auraient été formés psychologiquement - contrairement aux auteurs présumés désormais présentés. «Ces Tadjiks qui ont été arrêtés, qui ne savent pas ce qui se passe maintenant, ont en revanche tout simplement été piégés».
Il aurait été facile pour le FSV de soudoyer des islamistes radicaux et de leur dire d'envoyer des gens. Selon Salikov, l'objectif de Poutine est d'enflammer la situation avec cet attentat: le chef du Kremlin veut «consolider le pays dans une colère et une envie de meurtre communes. Il veut que les gens exigent qu'il tue».