France «Déni démocratique», «élection volée» : la nomination de Michel Barnier scandalise la gauche

AFP

5.9.2024

«L'élection a été volée aux Français», a dénoncé jeudi le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon après l'annonce de la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, tandis que le patron des socialistes Olivier Faure a estimé que «nous entrons dans une crise de régime».

Nomination de Barnier:

Nomination de Barnier: "l'élection est volée", réagit Mélenchon

"Le message a été nié (...), l'élection est volée", dénonce dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux Jean-Luc Mélenchon, après l'annonce de la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre.

05.09.2024

AFP

Découvrant «un Premier ministre qui est nommé avec la permission et peut être sur la suggestion du Rassemblement national», Jean-Luc Mélenchon a appelé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux «à la mobilisation la plus puissante que possible» samedi, juste après l'annonce du choix d'Emmanuel macron pour Matignon, l'ex-ministre et ancien commissaire européen de droite Michel Barnier.

Olivier Faure décrit de son côté sur X un «déni démocratique porté à son apogée: un Premier ministre issu du parti qui est arrivé en 4e position et qui n’a même pas participé au front républicain».

«Le président fait les yeux doux à l’extrême droite»

Emmanuel Macron a fait son choix après 60 jours d'attente, et une succession de noms évoqués, après avoir refusé de désigner Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire, l'alliance de gauche arrivée en tête, mais sans majorité absolue, aux élections législatives.

«Le président a envoyé valser le Front républicain, il n’a fait que faire les yeux doux à l’extrême droite, il a été chercher toujours plus à droite sur l’arc politique», a aussi déploré dans une vidéo sur X la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier, «extrêmement inquiète de ce qui vient de se passer».

«Nous le censurerons»

Le chef des communistes Fabien Roussel a pour sa part décrié dans un communiqué «le choix de la droite pour poursuivre la politique du président» et son objectif «clair»: «la construction d'une coalition avec les députés de son camp qui a été battu et la complicité du Rassemblement national pour appuyer la politique menée».

«C'est la certitude que rien ne changera», note aussi le député ex-insoumis François Ruffin sur X, en demandant : «Michel Barnier va-t-il revenir sur la retraite à 64 ans ? Rétablir l'ISF ? Non, bien sûr que non : Macron l'a choisi à ces conditions. Donc nous le censurerons».

Pour la députée écologiste Sandrine Rousseau, Emmanuel Macron est «en passe de transformer la démocratie en une vaste pièce de guignol. Cela aura un coût, et sans doute, élevé».

En nommant Michel Barnier, «le président refuse de respecter la souveraineté populaire et le choix issu des urnes, a jugé la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, dénonçant un "coup de force inacceptable dans une démocratie»