Aide humanitaire Le CICR s'active sur le financement innovant

ATS

28.11.2019 - 15:40

Le CICR va attirer davantage de financements innovants auprès des investisseurs (archives).
Le CICR va attirer davantage de financements innovants auprès des investisseurs (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) veut étendre ses projets financés par des mécanismes innovants. Après son «obligation à impact humanitaire» lancée il y a deux ans, elle prépare deux initiatives en RDC et au Soudan du Sud.

En République démocratique du Congo (RDC), le comité souhaite pouvoir faciliter l'accès de la population de 350'000 personnes de l'ouest de Goma à l'eau potable sur huit ans, a expliqué jeudi à Genève devant quelques journalistes son chef des nouveaux modèles de financement. Il cible un lancement pour fin 2020 ou début 2021 mais tout dépendra des investisseurs.

Le CICR est décidé de lancer la première phase pour établir les infrastructures mais «cela demande une expertise» d'autres acteurs, a admis Juan Luis Coderque Galligo. Le dispositif rassemble déjà humanitaires, financement public du développement et secteur privé.

Le scenario prévoit que des acteurs publics apportent des garanties qui puissent convaincre les investisseurs. Ce type de mécanisme permet non seulement d'attirer davantage de fonds mais surtout d'innover dans les collaborations entre différents acteurs dans un environnement où la réponse humanitaire doit s'adapter à plus long terme aux crises qui se prolongent, selon le responsable.

Le CICR travaille aussi sur des partenariats pour améliorer sur plusieurs années l'accès à l'éducation au Soudan du Sud. Mais ceux-ci en sont encore à une étape plus préliminaire, a fait remarquer le membre de l'organisation.

Efforts menés avec le WEF

Avec son obligation lancée en 2017 et soutenue par la Suisse, le comité avait réussi à lever 26 millions de francs pour financer trois centres pour des milliers de personnes dans plusieurs pays africains. Selon les résultats dans trois ans, les investisseurs sociaux seront remboursés partiellement ou entièrement avec ou sans intérêts. Ils pourraient perdre jusqu'à 40% de leur financement, a encore dit le responsable.

Le comité a lancé cette année avec le Forum économique mondial (WEF) une initiative pour établir un écosystème plus favorable aux investissements dans l'humanitaire. Pour faciliter l'assistance à plus de 2 milliards de personnes dans des pays affectés, ils rassemblent donateurs, humanitaires, acteurs du développement et secteur privé. «Aucune organisation ne peut résoudre ce problème seule», a insisté le chef des questions humanitaires au WEF, Andrej Kirn.

Ciblé ses dernières années pour son rapprochement avec le WEF et le secteur privé, y compris au sein de son institution, le président du CICR Peter Maurer a toujours revendiqué ce lien tant les besoins sont importants. La seule question est le moyen de mener d'étendre ces partenariats, a renchéri jeudi M. Coderque Galligo.

Le CICR dit aussi mener des analyses internes et externes approfondies pour éviter tout problème, notamment de corruption, venant des entreprises ou des investisseurs avec lesquels il travaille. Et son responsable relève que 95% du financement reste celui des Etats.

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