L'un des partis de la coalition au pouvoir en République tchèque a menacé jeudi de quitter l'alliance. Ce qui pourrait conduire à la chute du gouvernement du Premier ministre Andrej Babis, déjà sous pression après des manifestations massives réclamant sa démission.
La menace a été brandie par les sociaux-démocrates (CSSD), alliés du mouvement populiste ANO de M. Babis dans ce gouvernement qui bénéficie aussi d'un soutien informel du Parti communiste. Elle a été provoquée par un différend autour du ministre de la Culture, Antonin Stanek, membre du CSSD.
Celui-ci a perdu la confiance de son propre parti alors que le chef de l'Etat pro-russe et pro-chinois, Milos Zeman, souhaite au contraire qu'il conserve son poste. Les sociaux-démocrates demandent le départ d'Antonin Stanek, pour avoir notamment critiqué le limogeage récent du directeur de la Galerie Nationale d'Art de Prague.
«Je ne suis pas très optimiste» sur la possibilité de rester au gouvernement, a déclaré à la presse Jan Hamacek, le président du CSSD, à l'issue de pourparlers jeudi avec MM. Babis et Zeman. Ces discussions doivent reprendre le 12 juillet.
«Pas de délai»
Le Premier ministre a exprimé l'espoir que «cette réunion mènera à une solution préservant le gouvernement en place». Selon la constitution tchèque, le président est obligé de renvoyer ou nommer les ministres à la demande du Premier ministre, mais M. Zeman insiste sur le fait qu'il n'y a «pas de délai» fixe pour le faire.
M. Babis, fondateur du géant de l'agro-alimentaire Agrofert et milliardaire, a été inculpé l'an dernier de détournement de deux millions d'euros de fonds européens par la justice de son pays. Il est confronté aussi aux accusations, qu'il rejette également, de conflit d'intérêts en raison de sa double casquette d'homme politique et d'entrepreneur.
Le 23 juin, plus de 250'000 personnes se sont rassemblées à Prague pour exiger la démission du Premier ministre, lors de la plus grande manifestation depuis la chute du communisme en 1989 dans ce pays. Malgré ces controverses, l'ANO a remporté les dernières élections au Parlement européen avec 30% des suffrages.
Extrait du discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne le 26 avril 2024.
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