Futur Premier ministre? Mélenchon: «J'ai l'intention de gouverner ce pays»

ATS

22.6.2024 - 23:57

Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a affirmé samedi qu'il était «bien évidemment» prêt à devenir Premier ministre si l'alliance de gauche l'emportait aux législatives. Cela malgré les réticences de plusieurs voix dans son camp.

Le leader du parti d'extrême gauche français La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lors d'un rassemblement politique, samedi 25 mai 2024 à Aubervilliers. (archives)
Le leader du parti d'extrême gauche français La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lors d'un rassemblement politique, samedi 25 mai 2024 à Aubervilliers. (archives)
KEYSTONE

22.6.2024 - 23:57

«J'ai l'intention de gouverner ce pays», a déclaré sur France 5 M. Mélenchon, en revenant sur la nécessaire unité à gauche qui impose que ce ne soit «pas le foutoir, pas le bazar, pas l'Assemblée générale permanente, le pia-pia des gauchistes qui passent leur temps à s'engueuler entre eux».

Alors que le député LFI François Ruffin a affirmé que M. Mélenchon avait «raison de se mettre en retrait» et que la tête de liste PS aux européennes Raphaël Glucksmann a estimé que l'Insoumis ne serait pas Premier ministre, pourrait-il tout de même accéder à Matignon? «Bien évidemment», a répondu M. Mélenchon.

«Je ne m'élimine pas et je ne m'impose pas. Je pense que c'est une formule qui est assez respectueuse du collectif», a-t-il ajouté.

Quant à M. Glucksmann, «il ne faut pas parler comme ça trop vite. On va discuter», a insisté M. Mélenchon qui s'était dit, il y a dix jours, «capable» d'être Premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire constitué par LFI, le PS, le parti communiste et les écologistes.

Un vote pour décider?

M. Mélenchon a ainsi affirmé qu'un consensus avait été trouvé parmi les alliés de gauche pour que ce soit «le groupe parlementaire le plus important qui présente le candidat à la Primature». Le patron du PS Olivier Faure a cependant évoqué la nécessité d'un vote pour trancher quel serait l'éventuel Premier ministre de gauche.

Ce positionnement de M. Mélenchon a fait le miel de ses opposants qui brandissent la figure de l'Insoumis comme celle d'un épouvantail. Le patron du RN Jordan Bardella a ainsi salué sur X «une clarification bienvenue: les Français savent désormais qu'ils font face au danger de la gauche la plus brutale et la plus sectaire.»

«Au moins c'est clair. Voter NFP c'est voter pour Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Et pas une tête ne dépassera», a écrit sur le même réseau social le ministre de l'Industrie Roland Lescure, comme d'autres membres du camp présidentiel.

Divergence avec Ruffin

M. Mélenchon a par ailleurs estimé que les élections européennes avaient tranché en sa faveur sa «divergence» idéologique avec François Ruffin qui a selon lui «pris la responsabilité d'une rupture» en protestant vivement contre la décision de ne pas réinvestir d'autres élus sortants aux voix discordantes, Raquel Garrido et Alexis Corbière.

Attribuant à M. Ruffin une ligne «social-démocrate» qu'il a opposée à la sienne consistant à «rompre avec la logique du système», il a estimé que les résultats des européennes lui avaient donné raison.

Selon lui, le «bloc social démocrate» formé par les Verts et les socialistes a perdu 440'000 voix aux européennes, par rapport à 2019, alors que «nous, les Insoumis, d'une élection européenne à l'autre, nous gagnons 1 million de voix».

ATS