Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi qu'il ne reculerait pas sur l'achat de missiles de défense russes S-400. Cela malgré les mises en garde américaines.
«Nous avons passé un accord (avec la Russie). Nous sommes déterminés. Il n'est pas question de faire machine arrière», a assuré M. Erdogan dans des propos cités par l'agence officielle turque Anadolu.
La volonté d'Ankara d'acheter le système russe de défense antiaérienne S-400 est une source majeure de frictions entre la Turquie et les Etats-Unis, alliés au sein de l'Otan. L'US Army redoute notamment que le système russe ne parvienne à percer les secrets technologiques de ses avions militaires dernier cri F-35, qu'Ankara a également entrepris d'acheter en nombre.
Représailles
«C'est une affaire conclue», martèlent toutefois en réponse les dirigeants turcs depuis plusieurs semaines. La livraison des missiles russes pourrait avoir lieu cet été et précipiter de dures représailles de la part des Etats-Unis.
Le sujet a été au coeur d'un entretien téléphonique mercredi dernier entre M. Erdogan et le président américain Donald Trump. Le numéro un turc a réitéré la proposition mise en avril sur la table d'un «groupe de travail conjoint». Les deux hommes se rencontreront en marge du sommet du G20, fin juin au Japon, pour une ultime tentative de trouver une solution.
«Si elle va au bout de la réception des S-400, la Turquie le paiera très cher», a réitéré mercredi dernier la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus. Et Washington de menacer une fois de plus de suspendre la vente des F-35 et, surtout, d'imposer des sanctions «très dures» contre Ankara.
Contre la cohésion de l'Otan
L'achèvement de cette transaction serait dévastateur» pour le programme F-35 mais aussi pour «l'interopérabilité de la Turquie avec l'Otan», a renchéri le lendemain Kathryn Wheelbarger, secrétaire adjointe à la Défense par interim chargée des affaires de sécurité internationale. Même si l'administration Trump ne voulait pas infliger de sanctions à la Turquie, elle pourrait y être obligée par le Congrès, selon elle.
D'après Mme Wheelbarger, la Turquie veut, en achetant ces systèmes, s'assurer du soutien russe contre les rebelles kurdes le long de sa frontière avec la Syrie. Mais elle a averti Ankara que la Russie n'était pas un partenaire fiable à long terme, ne fournissait pas de maintenance ou de support dans ses ventes militaires et tentait seulement d'endommager la cohésion de l'Otan.
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