Haley/DeSantis Derrière Trump, un duel de prétendants qui garde son importance

ATS

5.1.2024 - 07:41

L'avance vertigineuse de Donald Trump dans les sondages pour les primaires républicaines pourrait laisser croire à beaucoup que la campagne pour l'investiture est jouée d'avance.

Nikki Haley et Ron DeSantis affirment tous les deux pouvoir battre le favori des sondages.
Nikki Haley et Ron DeSantis affirment tous les deux pouvoir battre le favori des sondages.
KEYSTONE

Mais à quelques jours des caucus de l'Iowa, premier Etat appelé à voter, ses rivaux Nikki Haley et Ron DeSantis insistent que les enjeux sont bien plus importants qu'une simple deuxième place de consolation.

Leur argument principal? Que les républicains pourraient se retourner contre le milliardaire si celui-ci venait à être condamné dans l'un des quatre procès au pénal auquel il est confronté.

L'ex-président, candidat de 77 ans, doit également faire face à des décisions de justice ou d'officiels dans plusieurs Etats qui l'ont déclaré inéligible, en raison de son rôle durant l'assaut du Capitole.

Avec une trajectoire ascendante dans les enquêtes d'opinion et une litanie de soutiens de grands pontes républicains, l'ancienne gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley semble la mieux placée pour tirer profit d'une improbable --mais pas inimaginable-- implosion de la campagne de Donald Trump.

Plusieurs sondages la montrent victorieuse face à Joe Biden en novembre avec des écarts bien plus importants que si l'actuel président démocrate était confronté au gouverneur de Floride Ron DeSantis, autre principal prétendant à la couronne républicaine.

«Virages inattendus»

Si le chemin vers une investiture de Nikki Haley ou de Ron DeSantis s'annonce «ardu», une telle issue n'est pas «impossible», explique auprès de l'AFP le stratège républicain Charlie Kolean. «Les paysages politiques changent rapidement, et les courses aux primaires prennent souvent des virages inattendus», ajoute-t-il.

Aucun des deux principaux opposants de Donald Trump ne s'est attaqué frontalement au milliardaire sur ses déboires judiciaires, de peur de se mettre à dos la base importante d'électeurs «MAGA», du nom du slogan phare de l'ex-président.

Mais cette réticence fait toutefois dire à certains experts qu'aucun des candidats derrière Donald Trump n'essaie véritablement de remporter l'investiture, se positionnant plutôt pour 2028, ou un éventuel poste de vice-président.

Nikki Haley et Ron DeSantis démentent et affirment tous les deux pouvoir battre le favori des sondages. Après des débuts poussifs dans la campagne, l'ancienne ambassadrice à l'ONU connaît une ascension depuis plusieurs semaines, grâce notamment à de solides prestations lors des débats télévisés.

Et alors que les batailles acharnées sur certains sujets de société ont un temps fait de l'ultraconservateur Ron DeSantis l'étoile montante du Parti républicain, la plus modérée Nikki Haley a préféré insister sur le besoin de réformer le système d'aides sociales, de trouver un consensus politique sur la question de l'avortement et sur celle du soutien à l'Ukraine.

Vers 2028

Le gouverneur de Floride espère un bon résultat en Iowa, qu'il a sillonné durant des mois, pour lancer sa dynamique vers les Etats suivants, dont le New Hampshire le 23 janvier. C'est d'ailleurs dans cet Etat du nord-est du pays que Nikki Haley vise de son côté un premier bon résultat.

Les experts s'accordent cependant pour dire que la marche à gravir reste conséquente pour les deux prétendants. La dernière édition de l'influent sondage du Des Moines Register, un quotidien de l'Iowa, indique des intentions de vote à 51% en faveur de Donald Trump dans cet Etat, en hausse de huit points par rapport à octobre.

Pour Henry Olsen, du cercle de réflexion conservateur Ethics and Public Policy Center, au-delà du vainqueur final, les affrontements derrière Donald Trump offriront un aperçu de l'avenir post-Trump pour le Parti républicain.

«Aussi peu probable que cela puisse paraître, des miracles se produisent occasionnellement, et le gagnant sera un candidat majeur en 2028, quand Trump atteindra la limite de mandats ou ne pourra pas se présenter en raison de son âge, de ses problèmes légaux, ou parce qu'il aura perdu», explique-t-il à l'AFP.

Charlie Kolean abonde: «Cela ne revient pas seulement à savoir qui va finir deuxième, cela concerne le futur du Parti républicain.»

«Comprendre les positions et les bases partisanes de Haley et DeSantis révèle des tendances émergentes et des factions au sein du parti qui pourraient influencer son orientation au-delà de 2024», ajoute le stratège républicain.

ATS