CoronavirusBerlin, Paris, Rome et Madrid suspendent le vaccin AstraZeneca
ats
15.3.2021 - 20:26
L'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne ont suspendu lundi l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca, après le signalement d'effets secondaires «possibles». L'Agence européenne des médicaments estime toujours que les avantages du vaccin l'emportent sur les risques.
ats
15.03.2021, 20:26
16.03.2021, 13:38
ATS
La suspension intervient «après de nouvelles informations concernant des thromboses de veines cérébrales en lien avec la vaccination en Allemagne et en Europe», a précisé un porte-parole du ministère allemand de la Santé. L'institut médical Paul-Ehrlich, qui conseille le gouvernement, «estime que d'autres examens (sont) nécessaires», a-t-il ajouté.
«Par précaution», Paris et Rome ont pris la même mesure, dans l'attente d'un avis de l'autorité européenne du médicament (EMA) qui doit être rendu mardi. Le président français Emmanuel Macron a dit «espérer reprendre vite» la vaccination avec ce sérum «si l'avis de l'autorité européenne le permet».
«Confiance»
«Les choix faits et partagés aujourd'hui par les principaux pays européens sur AstraZeneca l'ont été uniquement à titre de précaution, dans l'attente de la prochaine réunion décisive de l'EMA. Nous sommes confiants que l'agence européenne pourra clarifier définitivement la question déjà dans les prochaines heures», a de son côté affirmé le ministre italien de la santé Roberto Speranza dans un communiqué.
Depuis une semaine, plusieurs pays ont suspendu la vaccination avec AstraZeneca après de graves problèmes sanguins chez des personnes vaccinées. Mais rien n'indique un lien de cause à effet et les annonces des autorités de santé divisent les professionnels.
L'Autriche avait lancé le mouvement le 8 mars en suspendant un lot de vaccins après la mort d'une infirmière qui venait de recevoir une dose d'AstraZeneca. Cette femme de 49 ans est morte à cause d'une mauvaise coagulation sanguine. Ensuite, d'autres pays, y compris l'Italie, avaient dans un premier temps suspendu des lots isolés.
Plusieurs pays scandinaves – Danemark, Norvège, Islande – sont allés plus loin en interrompant l'usage de tous les vaccins AstraZeneca, suivis dimanche par les Pays-Bas.
Bénéfices du vaccin
L'EMA a toutefois assuré que le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique et l'université d'Oxford était toujours sûr à utiliser.
Elle «reste actuellement d'avis que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d'hospitalisation et de décès, l'emportent sur les risques d'effets secondaires», a expliqué l'agence, qui a convoqué une réunion extraordinaire jeudi.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande «que les pays continuent» d'utiliser le vaccin d'AstraZeneca. «Nous ne voulons pas que les gens paniquent», a affirmé lundi sa cheffe scientifique, Soumya Swaminathan, lors d'une conférence de presse en ligne depuis Genève. L'agence onusienne va réunir mardi son groupe d'experts sur la vaccination.
Un produit «sûr»
Dans un communiqué publié dimanche, le groupe pharmaceutique anglo-suédois affirme qu'il n'y a «aucune preuve de risque aggravé» de caillot sanguin entraîné par son vaccin.
Son codéveloppeur est lui aussi monté au créneau lundi pour assurer que le produit est sûr. Il y a «des preuves très rassurantes qu'il n'y a pas d'augmentation du phénomène de caillot sanguin ici au Royaume-Uni, où la plupart des doses en Europe ont été administrées jusqu'à présent» a déclaré lundi à la BBC le professeur Andrew Pollard, directeur du Oxford Vaccine Group qui a développé le vaccin avec AstraZeneca.
Il a souligné l'importance de poursuivre la vaccination contre le coronavirus, maladie qui présente un «énorme risque» pour la santé.
La Suisse a commandé 5,3 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca, mais Swissmedic n'a pas encore autorisé ce produit, considérant les données actuelles insuffisantes, notamment sur l'efficacité, la sécurité et la qualité.