Médias Au moins 278 journalistes forcés à quitter Nicaragua depuis 2018

ATS

8.10.2024 - 07:40

Au moins 278 journalistes ont été contraints de quitter le Nicaragua pour échapper aux pressions exercées par le régime du président Daniel Ortega depuis les manifestations de l'opposition en 2018, selon la Fondation pour la liberté d'expression et la démocratie (FLED).

Au moins 278 journalistes ont été contraints de quitter le Nicaragua pour échapper aux pressions exercées par le régime du président Daniel Ortega. (photo d'archives)
Au moins 278 journalistes ont été contraints de quitter le Nicaragua pour échapper aux pressions exercées par le régime du président Daniel Ortega. (photo d'archives)
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Selon le rapport trimestriel de l'ONG, qui opère depuis le Costa Rica, 15 journalistes, photographes ou autres professionnels des médias ont pris le chemin de l'exil entre juillet et septembre.

«L'intensification de la répression étatique a contraint plusieurs d'entre eux à l'exil et poussé d'autres à se retirer de la profession comme mesure de survie», indique le rapport publié lundi, qui dénonce également les réformes juridiques approuvées par Managua pour faire taire les voix dissidentes.

Le mois de juillet, anniversaire du triomphe de la révolution sandiniste en 1979, «a marqué une période particulièrement difficile pour les journalistes au Nicaragua», a noté l'ONG.

Augmentation alarmante des harcèlements

Le rapport souligne que ce mois-là, les journalistes «ont été confrontés à une augmentation alarmante des harcèlements, perquisitions et vols de matériel» et que depuis lors, la journaliste nicaraguayenne Fabiola Tercero se trouve «dans une situation de disparition forcée».

«Aucune entité gouvernementale n'a fourni d'informations sur le lieu où elle se trouve, et elle ne faisait pas partie du groupe de (135) Nicaraguayens libérés de prison et exilés au Guatemala le 5 septembre», a précisé la FLED.

L'ONG a également critiqué la réforme de la loi sur la cybercriminalité, qui a alourdi les peines et ouvert la voie à des condamnations pour des publications sur les réseaux sociaux.

Daniel Ortega, un ancien guérillero qui a gouverné dans les années 1980 après le triomphe de la révolution puis est revenu au pouvoir en 2007, affirme que les manifestations de 2018 étaient une tentative de coup d'Etat soutenue par les Etats-Unis. Selon l'ONU, plus de 300 personnes ont été tuées en trois mois de manifestations sévèrement réprimées.

ATS