«Drame terrible» dans les Alpes Un hameau enseveli sous «14 mètres de boue et de rocs»

Un hameau situé au pied d'un massif des Alpes françaises très prisé des touristes a été enseveli sous «14 mètres de boue et de rocs», après un phénomène de laves torrentielles le 20 juin, ont annoncé jeudi les autorités locales.

«Ce drame terrible plonge toute une vallée dans une situation totalement inédite, à quelques jours à peine du démarrage de la saison estivale», s'est désolé lors d'une conférence de presse Arnaud Murgia, président du Parc national des Ecrins, qui protège un massif de haute montagne très prisé des alpinistes et des randonneurs.

Une centaine de personnes avaient été évacuées en urgence par hélicoptère de ce hameau, La Bérarde, dans la nuit du 20 au 21 juin. L'avenir du village est «en suspens» avec des habitations détruites, la route coupée et «200 à 300 emplois menacés» notamment parmi les guides de montagne et hôteliers, a estimé M. Murgia.

La situation est d'autant plus difficile que la vallée avait déjà connu à l'automne dernier des pluies torrentielles avec des dégâts très importants. Les causes du dernier désastre n'ont pas encore été établies scientifiquement.

Mais «on a de bonnes raisons de penser qu'une énorme poche d'eau glaciaire s'est effondrée et a contribué à l'impact» depuis un vallon à 3'000 mètres d'altitude, le tout conjugué à des pluies très fortes et à la fonte des neiges, a expliqué M. Murgia.

A La Bérarde, située en contrebas à 1'700 mètres d'altitude, les boues, rochers et matériaux agglomérés au passage ont donné «14 mètres de hauteur de boues torrentielles», a ajouté le président du Parc, pour qui cela donne «une idée assez précise et triste du phénomène».

«Un drame écologique et humain»

«La montagne est un endroit dangereux» et «cette dangerosité est aujourd'hui aggravée par le dérèglement climatique, le réchauffement, les dégâts importants sur le permafrost (sol gelé en permanence)», responsables de phénomènes inédits, a observé M. Murgia.

Il n'a pas été fait état de victimes à ce jour à la suite des dernières boues torrentielles selon les services de l'Etat, qui ont bouclé la zone.

M. Murgia a par ailleurs regretté que l'Etat n'ait pas versé les 500.000 euros d'aides exceptionnelles promises après les pluies torrentielles de l'automne. «Ce n'est pas parce qu'il y a eu dissolution de l'Assemblée nationale qu'il doit y avoir vacance de l'Etat», a-t-il plaidé, évoquant «un drame écologique et humain».

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25.06.2024