Iceberg au large de Kulusuk au Groenland le 16 août 2019
Le président américain Donald Trump le 15 août 2019 à Manchester dans le New Hampshire
Des résidents du Groenland à Kulusuk le 16 août 2019
Trump intéressé par le Groenland : l'île riposte et se dit «pas à vendre»
Iceberg au large de Kulusuk au Groenland le 16 août 2019
Le président américain Donald Trump le 15 août 2019 à Manchester dans le New Hampshire
Des résidents du Groenland à Kulusuk le 16 août 2019
«Prêts à faire des affaires, pas à vendre» : les autorités groenlandaises ont rappelé vendredi que leur île, riche en ressources naturelles, n'était pas à vendre après des révélations dans la presse américaine selon lesquelles Donald Trump s'était montré intéressé par l'achat de l'immense territoire autonome danois.
La veille, le quotidien économique The Wall Street Journal avait écrit que le président américain, magnat de l'immobilier avant de se lancer en politique, s'était «montré à plusieurs reprises intéressé par l'achat» de ce territoire qui compte quelque 56.000 habitants et en avait parlé à ses conseillers à la Maison Blanche.
Le président s'est notamment renseigné sur les ressources naturelles et l'importance géopolitique de la région, selon le journal.
«Le Groenland est riche en ressources précieuses (...). Nous sommes prêts à faire des affaires, pas à vendre» le territoire, a rétorqué vendredi le ministère groenlandais des Affaires étrangères sur Twitter.
A Kulusuk, un village de chasseurs et de pêcheurs peuplé de moins de 300 habitants dans le sud-ouest de l'île, les habitants rencontrés par l'AFP ne croient pas au projet de Donald Trump : «ça n'arrivera jamais!» assure Jakob Ipsen, le propriétaire de l'un des deux hébergements que compte la bourgade.
«Les gens prennent ça comme une grosse blague, ils ont déjà essayé en 1867, puis pendant la Deuxième Guerre mondiale et rien ne s'est produit, ça ne risque certainement pas de se reproduire», assure-t-il, polaire noire sur le dos barrée du drapeau groenlandais.
Le Groenland était une colonie danoise jusqu'en 1953, date à laquelle il est entré dans la «Communauté du Royaume» danois. En 1979, l'île a obtenu le statut de «territoire autonome», mais son économie dépend toujours fortement des subsides versés par Copenhague.
Joint vendredi par l'agence, le cabinet de la Première ministre Mette Frederiksen à Copenhague n'a pas souhaité faire de commentaires dans l'immédiat.
«Ce doit être un poisson d'avril», a de son côté tweeté l'ancien chef du gouvernement danois Lars Løkke Rasmussen (Parti libéral).
- Fonte des glaces -
Le Groenland est une gigantesque île arctique, grande comme quatre fois la France, riche en ressources naturelles (pétrole, gaz, or, diamant, uranium, zinc, plomb).
La base militaire la plus septentrionale des États-Unis – la base aérienne de Thulé – se situe d'ailleurs toujours sur l'île.
«C'est la position militaire du Groenland» qui attirerait le président américain, estime Jakob Ipsen.
Au cours de la conversation, le quinquagénaire rappelle toutefois que «quand Kulusuk était à son apogée, environ 2.000 personnes vivaient alors ici et la plupart d'entre elles étaient américaines».
Isolée par les glaces une bonne partie de l'année, cette région du Groenland a été colonisée tardivement par les missionnaires, envahie par «l'homme blanc il y a un peu plus d'un siècle», rappellent les autochtones.
Aujourd'hui, ce qui préoccupe surtout Kulusuk comme le reste de l'île, c'est le réchauffement climatique. Ce territoire immense se trouve sur la ligne de front de la fonte des glaces arctiques, région qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète: elle y a été multipliée par quatre entre 2003 et 2013.
La fonte de la calotte glaciaire du Groenland (l'inlandsis) est à l'origine de 25% de la hausse du niveau des océans.
Si elle devait disparaître totalement, le territoire contiendrait assez de glace pour faire monter le niveau des océans de sept mètres.
De son côté, depuis son élection en 2016, le président Trump, climatosceptique notoire, a notamment retiré les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat et a systématiquement cherché à détricoter les réglementations environnementales adoptées pendant les huit ans de présidence de son prédécesseur démocrate Barack Obama.
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