Soins à domicile L'association vaudoise se mobilise pour la santé mentale

sj, ats

19.1.2025 - 10:25

L'Association vaudoise d'aide et de soins à domicile veut faire face aux enjeux croissants en santé mentale. Les centres médico-sociaux (CMS) peuvent détecter les premiers troubles psychiques et mettre en place des actions de promotion de la santé mentale chez les seniors, mais pas seulement. Ils comptent aussi être disponibles pour les jeunes.

Avec ses quelque 5000 collaborateurs, l'AVASAD est bien placée pour déceler le plus vite possible sur le terrain les problèmes de santé mentale (archives).
Avec ses quelque 5000 collaborateurs, l'AVASAD est bien placée pour déceler le plus vite possible sur le terrain les problèmes de santé mentale (archives).
ATS

Keystone-SDA, sj, ats

«La santé mentale, c'est le grand défi de notre société. Nous voulons en faire un axe stratégique puissant, un pilier, au sein de l'Association vaudoise d'aide et de soins à domicile (AVASAD)», explique à Keystone-ATS Tristan Gratier, président du Conseil d'administration de la faîtière des CMS.

«Avec ses quelque 5000 collaborateurs, l'AVASAD est bien placée pour déceler le plus vite possible sur le terrain les problèmes de santé mentale. Et pas seulement chez les seniors, mais aussi chez les jeunes et les personnes actives», affirme-t-il. «Cela doit devenir un axe de prévention pour toute la vie».

Chaînon important

C'est d'ailleurs l'un des grands objectifs pour 2025: faire passer l'information que les CMS sont aussi à disposition des jeunes et de leurs parents. Pour ce faire, il faut renforcer les partenariats «solides et professionnels» avec les pédiatres et les médecins de famille notamment, selon lui.

On le sait moins, mais 98% des familles vaudoises concernées par l'arrivée d'un bébé sont contactées par les infirmières de la petite enfance des CMS, dans une démarche de promotion de la santé et de prévention. Et 70% d'entre elles reçoivent une prestation.

«L'AVASAD est un chaînon entre le monde de la santé et le monde social. Le but est d'agir précocement avant que la santé mentale, associée ou non à des troubles psychiatriques, ne se détériore, ou d'accompagner le client dans son rétablissement, à tous les âges, et ne devienne une problématique psychique», relève M. Gratier.

L'idée est que chacun ne se gêne pas de parler de son mal-être, de stress, d'anxiété, d'angoisse, de perte de confiance et d'estime, de moral en berne, de déprime, de dépression voire de pensées noires, afin de prévenir l'apparition d'une crise, et d'accompagner la personne selon ses ressources. «C'est sans doute moins intimidant de parler à un collaborateur d'un CMS qu'à un psychiatre», résume M. Gratier.

Formation interne

Depuis plusieurs années, les collaborateurs de l'AVASAD suivent une formation interne sur le concept et les outils de base de la santé mentale. Près de 100 postes à plein temps concernent des spécialistes en santé mentale qui peuvent intervenir sur des problématiques plus spécifiques. Dans le canton de Vaud, environ 3000 clients des CMS sont accompagnés chaque mois pour des besoins en soins liés à des troubles psychiques.

La pratique d'une activité sportive ou créative, l'entretien des liens sociaux, organiser des repas communs, le fait de demander du soutien ou encore d'accompagner dans l'acquisition de stratégies permettant de gérer la maladie ou la crise, sont des exemples concrets permettant de favoriser et de préserver le bien-être mental, cite M. Gratier.

En clair, tout comme pour l'aide et les soins prodigués au niveau physique, les prestations relevant de la santé mentale font pleinement partie de la mission des CMS. Elles contribuent au maintien en bonne santé de la population, en s'inscrivant dans une démarche de santé durable et dans la perspective du bien-vieillir à domicile.

Approche positive du bien-être

Cela fait environ quatre ans que la thématique de la santé mentale s'est imposée aux côtés de celle du vieillissement de la population. «Aujourd'hui, c'est devenu une évidence. Même le gouvernement vaudois en a fait l'une de ses priorités dans son programme de santé», souligne le président de l'AVASAD.

Selon la définition donnée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale correspond à «un état de bien-être mental qui nous permet d'affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté». Essentielle au développement personnel et communautaire, le bien-être mental fait partie intégrante de la santé en général, et ne se définit pas seulement par l'absence de troubles psychiques, selon l'OMS.

En Suisse et selon le rapport sur la santé mentale de l'Observatoire suisse de la santé (Obsan), ce sont près de 15% des personnes qui sont affectées par des problèmes psychiques moyens à graves."Si l'espérance de vie place la Suisse en haut du classement européen avec une moyenne de 83 ans, l'espérance de vie en bonne santé générale, mentale et physique, fait reculer la moyenne à 72 ans. Il y a donc encore beaucoup de progrès à faire», note Tristan Gratier.