Rejet du féminisme «Sexuellement disponibles pour leurs maris»: qui sont les «Tradwives»?

blue News

15.10.2024

«Cuisine pour ton mari, lave ses vêtements»: elles sont jeunes et rêvent d'un retour au passé. Les «Tradwives», ces femmes au foyer qui prônent un modèle familial ultra-traditionnel, sont de plus en plus nombreuses. Ce phénomène, qui gagne du terrain dans les pays francophones, a fait l'objet d'un documentaire choc sur M6.

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Qui sont les «Tradwives»? Ce sont des femmes, souvent jeunes, qui choisissent volontairement de délaisser leur carrière professionnelle pour se consacrer entièrement à leur foyer. Elles défendent un modèle familial où la femme reste à la maison, s'occupe de la maison et des enfants, tandis que l'homme est le principal pourvoyeur de revenus. Elles rejettent le féminisme, qu'elles qualifient de «mensonge».

Le mouvement des «Tradwives» est loin d'être marginal. Il compte des millions de sympathisants sur les réseaux sociaux et est très populaire auprès des conservateurs américains.

«Ce que je veux, quand je rentre...»

Sur les réseaux sociaux, Solie, 24 ans et mère de trois enfants, chante fièrement: «Cook for your husband, wash all his clothes, and his dishes, wash all of those!» (Cuisine pour ton mari, lave ses vêtements et sa vaisselle, lave tout!).

«Quand les gens regardent mon style de vie, ils se disent que je suis une esclave. C’est vrai que je suis soumise à mon mari, mais en même temps je n’ai pas les contraintes d’aller au travail. Je suis très heureuse de mon choix», confie-t-elle à M6.

Solie et son mari Andre, tous les deux croyants, appliquent dans leur vie les principes bibliques, dont la règle n°1 est la «soumission féminine».

«Les Tradwifes doivent être sexuellement disponibles pour leurs maris», estime Andre. «Quand c'est moi qui suis fatigué, je suis plus enclin à refuser. Mais quand c'est elle qui est fatiguée, la porte reste ouverte.»

Avant de poursuivre: «Ce que je veux, quand je rentre, c'est avoir un bon dîner avec ma famille, que ma maison soit bien rangée et que mes enfants soient propres.»

Une idéologie qui prend de l’ampleur

Le reportage suit également Kimberly Fletcher, leader de l’association Moms for America, qui n’hésite pas à militer activement contre le féminisme, l’avortement et même Kamala Harris. Elle souhaite que le rôle des femmes reste cantonné à celui de la «femme au foyer».

Ou encore Emma, 16 ans, mère au foyer en devenir, fervente supportrice de Donald Trump et militante pro-vie. La jeune femme est convaincue que les femmes ont perdu leur voie en embrassant le féminisme. «Tout allait bien avant. Les femmes doivent retourner à la maison, aux tâches qui leur étaient naturellement attribuées», martèle-t-elle. 

Aux États-Unis, une femme sur quatre a décidé de rester à la maison, souvent par conviction ou par nécessité économique. Or, le mouvement ne se limite pas à l'Amérique.

Dans les pays francophones aussi, l'idéologie «tradwife» prend de l’ampleur. Le hashtag #femmeaufoyer accumule à lui seul 44,4 millions de vues chaque mois sur TikTok. Ce phénomène inquiète, notamment en France, où le dernier rapport du Haut Conseil à l'égalité met en évidence une recrudescence du sexisme parmi les jeunes générations...