France Héritage Schlumpf dilapidé: la principale accusée fait un malaise cardiaque en plein procès!

AFP

27.6.2024

La principale des trois prévenues soupçonnées d'avoir profité de la fortune de l'héritière Schlumpf, qui a perdu des millions d'euros, a fait un malaise jeudi lors d'une suspension d'audience et va être transportée à l'hôpital.

Les dépenses et le train de vie opulents de la principale accusée ont été passés en revue par le tribunal (photo symbolique)
Les dépenses et le train de vie opulents de la principale accusée ont été passés en revue par le tribunal (photo symbolique)
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AFP

27.6.2024

Josiane S., 68 ans, présentée dans l'enquête comme l'ancienne «mère de substitution» de Cléophée Herrmann et qui est poursuivie pour abus de faiblesse, s'est sentie mal alors que l'audience durant laquelle elle a comparu aux côtés de ses deux filles était terminée et que le tribunal délibérait dans un autre dossier.

La sexagénaire, de forte corpulence et qui se déplace avec des béquilles, s'est allongée sur son banc et a été rapidement prise en charge. L'une de ses filles, cardiologue, lui a prodigué un massage cardiaque, avant que les secours ne la prennent en charge et ne la sorte de la salle, où règne une forte chaleur, sur un brancard.

Peine de 5 ans réclamée

Le tribunal correctionnel, qui devait rendre son jugement dans ce dossier dans la foulée jeudi, a finalement décidé de remettre sa décision au 17 octobre.

Auparavant, le représentant du ministère public, Eric Haeffele, avait réclamé une peine de cinq ans de prison, dont trois ans avec sursis probatoire, et mandat de dépôt à l'encontre de Josiane S.

Il avait également demandé la confiscation de l'ensemble de ses biens saisis dans le cadre de l'enquête, notamment l'appartement dans lequel elle vit encore, qu'elle avait acheté grâce à un prêt à taux zéro de Cléophée de plusieurs centaines de milliers d'euros.

Le magistrat a dénoncé une «méthode connue dans le domaine sectaire», qui consiste à «isoler la victime», Cléophée Herrmann, dont deux expertises ont pointé la «particulière vulnérabilité», après le deuil de sa mère, morte alors qu'elle n'avait que 11 ans, puis celui de sa grand-mère, décédée en 2008.

«Train de vie somptueux»

C'est cette grand-mère, Arlette, qui avait fait de Cléophée l'unique héritière de la fortune familiale : plus de 11 millions d'euros issus de l'empire industriel de la famille Schlumpf.

«C'est dans ce contexte que» Josiane S. va profiter du «vide affectif» de Cléophée, qui a connu anorexie et dépression, «pour s'imposer comme mère de substitution» et mener un «train de vie somptueux» avec la volonté de «capter l'héritage» de la jeune femme, a pointé M. Haeffele.

En ce qui concerne ses deux filles, Mathilde H., 33 ans, et Julia H., 40 ans, poursuivies pour recel d'abus de faiblesse, il a requis la même peine: 18 mois de prison, dont 12 de sursis probatoire et six mois aménageables. Il a demandé à ce que les trois indemnisent la victime.

Les avocats des deux soeurs, qui contestent les faits, ont plaidé la relaxe.

Me Uzan a lui relevé la responsabilité potentielle de Patrick Herrmann, père de Cléophée décédé en 2021, dans la spoliation de la fortune. L'enquête porte sur 5,4 millions d'euros envolés mais l'héritage dépassait les 11 millions, a rappelé le conseil. M. Hermann «a disposé de l'argent de Cléophée et Josiane en a profité par ricochet».

Être là, «c'est une revanche pour moi»

Plus tôt, Cléophée, désormais serveuse et qui gagne «entre 1.200 et 1.300 euros» par mois, s'était exprimée à la barre. Être là, «c'est une revanche pour moi. Je me suis reconstruite, j'ai eu des hauts et des bas, j'ai compris la vraie vie», a poursuivi d'une voix assurée la mère d'un petit garçon pour lequel elle «(se) bat».

Josiane S. a quant à elle affirmé n'avoir rien remarqué de la faiblesse psychologique de Cléophée.

Ample robe noire, masque chirurgical sur le visage, elle a tenté de minimiser sa relation avec Cléophée, soutenant qu'elle n'était «pas tellement» proche d'elle, mais plutôt, «amicalement», de Patrick Herrmann, qui entretenait des liens distants avec sa fille.

Cléophée «a toujours donné librement» et «c'était plutôt elle qui dominait ses amis...», a-t-elle assuré.

Mathilde et Julia, qui ont notamment profité d'un prêt sans intérêts de 150.000 euros chacune pour un appartement et de nombreux cadeaux de luxe, ont aussi assuré n'avoir jamais perçu la fragilité de Cléophée.

Julia s'est montrée sévère avec sa mère, qui avait procuration sur ses comptes, l'accusant d'avoir «manipulé» ses filles.