Nouvelle-Orléans Ancien militaire, l'auteur détenait un drapeau de l'Etat islamique

ATS

1.1.2025 - 22:59

Un ancien militaire américain, porteur d'un drapeau du groupe Etat islamique a précipité sa voiture sur une foule qui fêtait le Nouvel An mercredi dans le quartier touristique de la Nouvelle-Orléans, au sud des Etats-Unis. Il a fait au moins dix morts et 35 blessés.

Un drapeau noir avec des lettres blanches gît sur le sol, enroulé derrière la camionnette qu'un homme a conduite dans la foule de la rue Bourbon à la Nouvelle-Orléans, tuant et blessant plusieurs personnes, tôt mercredi matin, le 1er janvier 2025.
Un drapeau noir avec des lettres blanches gît sur le sol, enroulé derrière la camionnette qu'un homme a conduite dans la foule de la rue Bourbon à la Nouvelle-Orléans, tuant et blessant plusieurs personnes, tôt mercredi matin, le 1er janvier 2025.
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L'homme de 42 ans, qui est mort, était «déterminé» à faire un «carnage», selon la police locale, tandis que le FBI considère cette attaque, mercredi à l'aube, comme un probable «acte terroriste».

Cela survient moins de trois semaines avant la passation de pouvoir entre le président démocrate Joe Biden et son successeur élu républicain Donald Trump, dans un climat politique électrique.

«Ressortissant américain du Texas»

L'auteur présumé de cet attentat au véhicule-bélier s'appelait Shamsud-Din Jabbar, un «ressortissant américain du Texas» et ancien militaire de l'armée de terre, a révélé la police fédérale. Il se présentait aussi comme agent immobilier, dans une vidéo d'auto-présentation de 2020.

Le FBI a indiqué qu'«un drapeau (du groupe jihadiste) EI se trouvait dans son véhicule» et que deux engins explosifs artisanaux retrouvés dans la voiture et dans le quartier avaient été désamorcés.

Les enquêteurs oeuvrent «à déterminer les possibles associations et affiliations de l'individu avec des organisations terroristes».

Abattu

Après avoir renversé, tué et blessé des dizaines de passants, l'homme a été abattu dans une fusillade avec la police. Deux policiers ont été blessés.

Vers 03H15, au volant d'un pick-up Ford, il a foncé dans la foule qui déambulait dans le «Vieux Carré», le quartier français de cette ville de Louisiane, en essayant «d'écraser le plus de personnes qu'il pouvait», avait annoncé dès mercredi matin une cheffe de la police locale, Anne Kirkpatrick.

Une responsable du FBI sur place, Alethea Duncan, a dit à la presse «ne pas penser que Jabbar était le seul responsable» et qu'il aurait agi avec de «potentiels complices».

Un journaliste de l'AFP a vu son véhicule accidenté qui avait été transformé en arme: un pick-up Ford F-150, très répandu aux Etats-Unis, dans une version électrique.

Trump dénonce l'immigration

Au crépuscule de son mandat, qui s'achève le 20 janvier, le président Biden a condamné l'attaque. «Rien ne justifie la violence, quelle qu'elle soit, et nous ne tolérerons aucune attaque contre les populations de notre pays», a-t-il déclaré dans un communiqué de la Maison Blanche.

Donald Trump, son prédécesseur et bientôt successeur, qui a fait campagne sur la dénonciation de l'immigration illégale, a fait le lien avec les millions de clandestins aux Etats-Unis: il a répété, sans preuve, sur son réseau Truth Social que «les criminels qui arrivent (aux Etats-Unis) sont bien pires que les criminels que nous avons dans notre pays».

«Zone de guerre»

Renommé pour ses restaurants, ses bars et ses clubs de jazz, ce quartier qui a des allures de petite ville coloniale française, héberge aussi des cabarets et des lieux où se retrouvent des personnes LGBT+.

Un témoin, Zion Parsons, cité par CNN, a parlé d'une «zone de guerre», quand un autre, Jimmy Cothran sur ABC News, a vu de son balcon une «folie».

Jim Mowrer avait raconté plus tôt sur CBS News que le véhicule avait foncé dans la foule à «grande vitesse», avant que son conducteur n'en sorte et n'ouvre le feu, provoquant une riposte de la police.

«Quand les coups de feu ont cessé, on est (...) ressortis dans la rue et on a vu beaucoup de personnes touchées; on voulait voir ce qu'on pouvait faire pour les aider», mais certaines étaient «malheureusement décédées», a-t-il relaté.

Jeff Landry, le gouverneur de Louisiane, a dénoncé «un acte de violence atroce».

UE: «pas d'excuse»

«Il n'y a pas d'excuse pour une telle violence», a estimé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. «Nous exprimons notre solidarité totale avec les victimes et leurs familles en cette période tragique», a-t-elle déclaré sur X.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est lui dit «horrifié», assurant que son pays «se tient aux côtés du peuple américain».

Destination touristique prisée

La Nouvelle-Orléans est l'une des destinations touristiques les plus prisées aux États-Unis.

L'attaque est survenue dix jours après celle contre un marché de Noël en Allemagne, à Magdebourg, quand un psychiatre saoudien installé depuis 2006 et décrit comme «islamophobe» et souffrant de troubles mentaux, avait fauché la foule à bord d'une BMW.

Cinq personnes sont mortes et plus de 200 blessés.