TurquieDe nouveaux séismes font au moins trois morts
ATS
20.2.2023 - 18:31
Deux séismes de forte puissance (6,4 et 5,8) ont de nouveau secoué lundi le nord de la Syrie et la province turque de Hatay, la plus éprouvée par le tremblement de terre du 6 février qui a fait 45'000 morts dans les deux pays. Il y a eu au moins 3 morts en Turquie.
20.02.2023, 18:31
20.02.2023, 22:10
ATS
Le vice-président, Fuat Oktay, a fait état dans un premier temps de huit personnes blessées par les chutes d'immeubles déjà endommagés, avant que le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, annonce trois décès lundi soir.
En Syrie, 47 personnes ont été blessées à Alep, prises dans un mouvement de panique alors qu'elles essayaient de fuir, a rapporté l'agence Sana. Le chef du groupe de sauveteurs syriens des Casques blancs a lui évoqué 125 blessés dans le nord du pays.
La première secousse, de magnitude 6,4 et avec pour épicentre Defne, un district proche d'Antakya, est survenue à 20h04 (18h04 suisse) et a été très violemment ressentie par les équipes de l'AFP à Antakya et à Adana, 200 km plus au nord.
Elle a été suivie trois minutes plus tard d'une nouvelle secousse de magnitude 5,8 à Samandag, localité côtière plus au sud.
Hôpitaux évacués
Selon l'agence turque de secours Afad, au moins deux autres secousses de magnitude 5,2 se sont produites en soirée. Des «répliques le long de la faille» anatolienne et non de nouveaux «séismes indépendants», a précisé le Dr Övgün Ahmet Ercan, ingénieur spécialiste de géophysique.
L'hôpital public du port d'Iskenderum et l'hopital universitaire Mustafa Kemal d'Antakya ont été évacués par précaution, a rapporté l'agence de presse DHA, et les patients en soins intensifs transférés dans un hôpital de campagne. Le centre de coordination des secours de l'Afad a lui aussi été évacué.
Une alerte pour risque de submersion sur la côte turque a été émise, avant d'être levée.
«La terre en train de s'ouvrir»
Sur une place du centre d'Antakya, Ali Mazloum, un jeune Syrien de 18 ans, a témoigné à l'AFP de l'intensité du séisme. «On était avec l'Afad qui recherche les corps de nos proches quand la secousse nous a surpris. Tu ne sais pas quoi faire», a-t-il confié.
«On s'est attrapé les uns les autres et juste devant nous, les murs ont commencé à s'effondrer. On avait l'impression que la terre était en train de s'ouvrir pour nous avaler».
Ali, qui vit depuis douze ans à Antakya, est toujours à la recherche des corps de sa soeur et la famille de celle-ci, ainsi que de ceux de son beau-frère et de sa famille disparus depuis le séisme du 6 février.
«La route bougeait comme des vagues, les voitures ballottées de gauche à droite. L'immeuble bougeait, en faisant des va-et-vient. Ça nous a coupé les jambes», a rapporté à l'AFP Mehmet Irmak, 34 ans, employé dans un cabinet de notaires.
Fouilles arrêtées
«Hatay n'est plus un lieu sûr désormais... Je vais attendre que le jour se lève, mais je ne sais pas ce que je vais faire», ajoute l'homme qui dormait dans sa voiture depuis deux semaines suite au premier séisme.
Le président Recep Tayyip Erdogan s'est rendu lundi dans la province de Hatay, l'une des deux seules avec Kahramanmaras affectées par le séisme d'il y a deux semaines où les recherches et les fouilles se poursuivent.
Elles ont été arrêtées dimanche partout ailleurs et l'espoir de retrouver des survivants est quasi nul. Selon M. Erdogan, plus de 118'000 bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés.
Auparavant, le chef de l'Etat s'était entretenu pendant plus d'une heure à Ankara avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui terminait ainsi une visite de deux jours en Turquie.
Ce dernier a affiché le soutien des Etat-Unis au pays meurtri, et promis de continuer à lui porter assistance, en se voulant en outre rassurant sur l'état des relations bilatérales, parfois tendues.