Quarante jours plus tard Les quatre enfants perdus dans la jungle retrouvés vivants

ATS

10.6.2023 - 02:45

«Une joie pour tout le pays!». Après avoir erré pendant quarante jours dans la jungle amazonienne de Colombie, les quatre enfants âgés de 13 ans, 9 ans, 4 ans et un an rescapés du crash du petit avion dans lequel ils voyageaient, ont été retrouvés vivants.

Les enfants erraient seuls dans la jungle depuis le crash de l'avion dans lequel ils se trouvaient avec leur mère, le pilote et un proche, tous trois décédés.
Les enfants erraient seuls dans la jungle depuis le crash de l'avion dans lequel ils se trouvaient avec leur mère, le pilote et un proche, tous trois décédés.
KEYSTONE

10.6.2023 - 02:45

«Les quatre enfants perdus il y a 40 jours dans la jungle colombienne ont été retrouvés vivants», a annoncé le président Gustavo Petro dans une publication sur Twitter accompagnée d'une photo de militaires et indigènes participant à l'opération pour retrouver la fratrie.

«Oui, les enfants ont été retrouvés, mais j'ai besoin d'un vol ou d'un hélicoptère pour aller les chercher de toute urgence», a expliqué à l'AFP le grand-père des enfants, Fidencio Valencia. Les enfants sont actuellement à proximité du site du crash de l'avion, selon M. Valencia. «Ils ont été retrouvés par un indigène d'Araracuara qui les cherchait depuis le début, Henry Guerrero», a précisé le grand-père.

Originaires du groupe indigène Uitoto, les enfants erraient seuls dans la jungle depuis le crash le 1er mai du Cessna 206 à bord duquel ils voyageaient avec leur mère, le pilote et un proche. Les trois adultes sont décédés, et leurs corps ont été retrouvés par l'armée sur le site de l'accident.

«Ils sont faibles. Laissons les médecins faire leur pronostic», a indiqué M. Petro auprès de la presse. Des photos diffusées par l'armée montrent les enfants, au milieu de l'épaisse végétation, assis sur des bâches, entourés de militaires et indigènes leur donnant à boire et à manger. Ils sont en jean et tee-shirt crasseux à manches longues pour les deux plus grands, les pieds emmitouflés dans des bandelettes.

Plus de 100 soldats accompagnés de chiens renifleurs et des dizaines d'indigènes cherchaient les enfants entre les départements de Guaviare et de Caqueta depuis la découverte de l'avion, à la verticale, le nez planté au sol, au milieu d'une épaisse végétation.

«Jour magique»

Leurs chances de survie semblaient s'amoindrir de jour en jour, dans cet environnement très hostile où rodent jaguars, pumas, serpents et autres prédateurs. Les insectes de toutes sortes y sont particulièrement voraces, et se pose également la question de l'accès vital à l'eau potable.

La région est par ailleurs une zone de forte influence de la dissidence des FARC, groupe armé avec lequel les discussions de paix ont été récemment rompues.

La nouvelle de la disparition des enfants avait fait le tour du monde, avec des vidéos et des photos des opérations de recherche menées par l'armée, qui suivait leur piste avec la découverte d'un biberon, de ciseaux, de chaussures, de couches, de fruits mâchés, d'empreintes de pas ou encore d'abris de fortune.

«Aujourd'hui a été un jour magique qui, sans aucun doute, nous remplit de joie», a insisté le président colombien à son retour de Cuba où le gouvernement colombien et l'Armée nationale de libération (ELN), dernière guérilla encore active dans le pays, sont parvenus à un accord de cessez-le-feu de six mois.

«Je reviens et la première nouvelle est que les communautés indigènes qui ont participé aux recherches et les forces militaires ont retrouvé les enfants 40 jours plus tard», a-t-il ajouté. «Ils étaient seuls, ils ont réussi par eux-mêmes. C'est un exemple de survie totale qui restera dans l'histoire. Ces enfants sont donc aujourd'hui les enfants de la paix et les enfants de la Colombie"», s'est-il félicité.

Wilson toujours introuvable

M. Petro a également loué «la coordination efficace entre les militaires et les indigènes» lors des recherches, un «exemple d'alliance à suivre pour le pays». «Si les médecins conseillent de les emmener à Bogota ou à Villavicencio (centre), cela dépendra de ce qu'ils décideront. J'essaierai de leur parler dans la matinée», a ajouté le chef d'Etat.

Wilson, un berger belge de six ans qui s'est égaré ces derniers jours lors des recherches n'a en revanche toujours pas été retrouvé, a déploré le chef de l'Etat. Ces enfants, dont l'aînée et la plus petite sont des filles, sont habitués à la vie dans la jungle et savent comment y survivre, avaient assuré leurs proches.

L'armée de l'Air s'était jointe à l'opération de secours baptisée «Espoir», avec trois hélicoptères. A l'aide d'un haut-parleur à bord d'un appareil, un message enregistré par la grand-mère des enfants avait été diffusé. Des technologies satellitaires avaient également été déployées pour tenter de déterminer le chemin que les enfants auraient pu emprunter dans la jungle.

ATS