50 mètres de profondeur Le plus grand cratère observé dans la toundra en plein dégel

De Philipp Dahm

4.9.2020

Dans le nord-ouest de la Sibérie, une équipe de télévision est tombée par hasard sur un énorme trou dans le sol. Ce phénomène est probablement lié au changement climatique: du méthane serait à l’origine de la formation du cratère dans le sol.

En survolant la péninsule de Yamal pour rentrer d’un tournage en juillet 2020, l’équipe de Vesti Yamal TV a fait une découverte surprenante: l’équipe de télévision est passée au-dessus d’un énorme cratère qui n’existait pas auparavant. Apparu au milieu de la toundra sibérienne, ce puits est profond de 50 mètres.

La formation de ces trous dans la région arctique est un phénomène connu depuis 2014. Ils sont nommés par ordre de découverte: la dernière trouvaille est donc le trou no 17. Les scientifiques supposent que les cratères sont creusés par d’énormes bulles de méthane présentes sous terre, qui se libèrent et s’échappent en raison du réchauffement climatique.

«Ce que nous voyons aujourd’hui est remarquable par sa taille et sa splendeur», affirme Evgeny Chuvilin, de l’Institut Skolkovo de science et de technologie, un institut privé établi à Moscou, dans des propos relayés par le «Siberian Times». «Ce sont les forces colossales de la nature qui créent de tels objets.» Le trou no 17 est le plus grand trou causé par du méthane dans la toundra que l’on connaisse à l’heure actuelle.

Des chercheurs examinent le trou numéro 17.
Des chercheurs examinent le trou numéro 17.
Vesti Yamal TV

«Cet objet est unique», estime Vasily Bogoyavlensky de l’Institut du pétrole et du gaz de Moscou, interrogé par Vesti Yamal TV. «Il contient des informations scientifiques supplémentaires que je ne peux pas encore développer. Ce sont des contenus destinés aux publications scientifiques.»

Une expédition de chercheurs se penche déjà sur le trou no 17. «Nous devons analyser tout cela et construire des modèles tridimensionnels», a indiqué le professeur Bogoyavlensky.

Le changement climatique a des conséquences dramatiques dans l’Arctique. La ville russe de Khatanga située dans le nord de la Sibérie, qui se trouve au-delà du cercle arctique et dont les températures avoisinent normalement le point de congélation au printemps et au début de l’été, a connu 25 °C en mai d’après «Emerging Europe».

Plus au sud, d’autres records ont été battus: à Verkhoyansk, en Extrême-Orient et environ 110 kilomètres derrière le cercle arctique, les températures ont atteint ni plus ni moins que 38 °C le 20 juin. Il n’est pas étonnant qu’à la fin du mois d’août, des feux de forêt aient ravagé 2,7 millions d’hectares dans des régions reculées selon les autorités. Greenpeace Russie parle pour sa part de 3,3 millions d’hectares. A titre de comparaison, la superficie de la Suisse est de 4,1 millions d’hectares.

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