«Casse-toi», «Palestine vivra» Le compagnon de Léa Salamé expulsé d'une manifestation

AFP

1.5.2024

«Casse-toi», «Palestine vivra»: violemment pris à partie et arrosé de peinture, Raphaël Glucksmann, tête de la liste PS-Place publique en France, a été évincé du cortège du 1er-Mai à Saint-Etienne, mais assure que personne ne lui fera «baisser la tête», pointant du doigt la France insoumise ce que récuse Jean-Luc Mélenchon.

AFP

1.5.2024

Le compagnon de Léa Salamé et son entourage ont subi les invectives dès leur arrivée, avec jets de peinture et de cannettes, ainsi que des cris comme «Glucksmann casse-toi» ou «Palestine vivra». La tête de liste, accusant «une cinquantaine d'énergumènes», dont certains appartenant à LFI selon lui, a renoncé à manifester.

Le Premier ministre Gabriel Attal a condamné ces violences. «La politique, ça peut être parfois un combat au sens noble du terme, mais ça doit toujours se faire dans le respect de l'intégrité des personnes», a-t-il déclaré en marge d'un déplacement à Beaugency (Loiret).

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, avec qui Raphaël Glucksmann entretient de nombreux désaccords, sur l'Ukraine, l'Europe de la défense ou la Chine, a également «désapprouvé totalement».

«Tous ceux qui veulent faire allégeance à la lutte des travailleurs pour leurs droits ont leur place le 1er mai. Il suffit de s'écarter d'eux s'ils nous déplaisent», a-t-il fait valoir sur X, déplorant que cette action fournisse «une diversion médiatique contre le 1er mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour nous accuser».

Dans un autre message dans l'après-midi, M. Mélenchon a demandé au leader de Place publique de s'excuser pour avoir accusé selon lui à tort son mouvement, soulignant que «les Jeunes communistes du 42 ont revendiqué cette action».

«Glucksmann dégage»

Dans un message sur X, les Jeunes communistes de la Loire ont publié une photo d'une banderole «Glucksmann dégage», ce qui vaut revendication aux yeux des insoumis.

Mais la tête de liste PCF Léon Deffontaines a assuré mercredi que dans «les comptes qui ont relayé ces images, aucun ne fait partie du Parti communiste français». «Ces militants n'ont rien à faire dans aucune de nos forces politiques, quelles qu'elles soient, et je tiens à les dénoncer fermement», a-t-il renchéri.

«Ce qui est sûr, c'est qu'il y avait des drapeaux de partis politiques», a affirmé l'essayiste de 44 ans peu après l'incident, évoquant ceux de Révolution permanente (un mouvement trotskiste, NDLR), de la France Insoumise et des Jeunesses communistes.

La tête de liste avait des taches de peinture verte sur le front et rouge sur sa veste, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Personne ne nous fera baisser la tête»

«Personne ne nous fera baisser la tête», a martelé Raphaël Glucksmann plus tard lors d'un point-presse à Villeurbanne, juste avant un meeting.

Ces violences sont selon lui «le résultat d'une campagne de calomnies orchestrées sur les réseaux sociaux par certains partis politiques et certains dirigeants politiques», a-t-il jugé, regrettant que certains à gauche «ont décidé de cibler non pas l'extrême droite, mais notre campagne», sans citer quiconque.

Mais dans une série de messages sur X, il a demandé à Jean-Luc Mélenchon d'arrêter de «jouer avec le feu».

M. Glucksmann fait l'objet d'attaques sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois, notamment de militants proches de LFI, mais il a aussi été visé par des jeunes communistes dans le Nord, sur une affiche où il était traité de «salaud».

Plusieurs candidats aux européennes ont dénoncé ces incidents, comme l'insoumise Manon Aubry et le LR François-Xavier Bellamy.

Dans un entretien à l'AFP, M. Glucksmann a attribué ces mouvements de colère à «une réaction de frustration car la dynamique est chez nous», en référence aux sondages pour les européennes du 9 juin, le donnant à 14% selon une étude Ipsos de lundi, en embuscade derrière la candidate de la majorité présidentielle Valérie Hayer (17%).

«À ceux qui sont en train de brutaliser le débat public je donne rendez-vous le 9 juin. Je pense qu’ils auront une immense déconvenue», a-t-il ajouté à l'AFP.

Évoquant les slogans sur le conflit à Gaza, il a assuré «ne pas avoir bégayé pour condamner le Hamas» tout en «luttant pour que le carnage à Gaza s'arrête».