Tribunal fédéral La justice vaudoise doit rejuger un guérisseur accusé de viol

aula, ats

18.10.2024 - 11:36

Le Tribunal fédéral annule l'acquittement d'un guérisseur accusé de viol sur une patiente. La justice vaudoise a estimé à tort que sa patiente se trouvait dans une situation de détresse préexistante à l'infraction. Elle doit maintenant réexaminer les faits.

En 2023, la justice vaudoise a acquitté le guérisseur des accusations de viol, contrainte et abus de la détresse. Elle a jugé que la victime se trouvait dans une situation de détresse préexistante et que l'auteur s'était contenté d'en profiter. Dans ce cas, seul l'abus de la détresse pouvait être retenu. Or cette infraction était prescrite.
En 2023, la justice vaudoise a acquitté le guérisseur des accusations de viol, contrainte et abus de la détresse. Elle a jugé que la victime se trouvait dans une situation de détresse préexistante et que l'auteur s'était contenté d'en profiter. Dans ce cas, seul l'abus de la détresse pouvait être retenu. Or cette infraction était prescrite.
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SDA / Keystone-ATS

Souffrant de troubles psychotiques et croyant à la magie noire, la victime a rencontré le guérisseur en 2012 alors qu'elle traversait une phase de désespoir. Dès le premier contact téléphonique, l'homme lui a affirmé que «le diable était en elle» et qu'il allait pouvoir l'aider.

Lors de leur première rencontre dans sa voiture, l'homme a tenté des attouchements, auxquels la femme s'est opposée. Le lendemain, il lui a téléphoné, disant qu'ils devaient coucher ensemble et que cela faisait partie du processus de guérison. Il l'a aussi menacée de «lui envoyer du mal» si elle refusait. Persuadée du don occulte du guérisseur, la plaignante a cédé à trois reprises au moins à ses demandes.

Abus de la détresse

En 2023, la justice vaudoise a acquitté le guérisseur des accusations de viol, contrainte et abus de la détresse. Elle a jugé que la victime se trouvait dans une situation de détresse préexistante et que l'auteur s'était contenté d'en profiter. Dans ce cas, seul l'abus de la détresse pouvait être retenu. Or cette infraction était prescrite.

Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral admet partiellement le recours de la victime. Il estime que le guérisseur, par ses appels téléphoniques, ses pressions psychologiques et ses menaces, a contribué à ce que sa patiente se trouve dans une situation sans issue, selon elle. Dans ce sens, le prévenu a participé activement à vulnérabiliser sa victime alors qu'il connaissait sa faiblesse.

La cause est renvoyée au Tribunal cantonal vaudois, à charge d'examiner si les conditions subjectives du viol sont réalisées et, le cas échéant, de prononcer une condamnation. (arrêt 6B_156/2024 du 23 septembre 2024)

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