Dangereux pour l'environnement et le trafic La Grèce s’attaque enfin au cimetière d’épaves du Pirée

AP/jfk

11.1.2019

Ferries, cargos, paquebots et autres embarcations: depuis trop longtemps, des dizaines d’épaves rouillent dans le golfe d’Elefsina. Selon le capitaine du port: «Ce sont les péchés de nombreuses années que nous voulons résoudre aujourd’hui».

Les navires abandonnés dans le golfe d’Elefsina rouillent depuis des années, voire des décennies. Aujourd’hui, les autorités portuaires d’Elefsina – anciennement Eleusis – ont commencé à récupérer et éliminer les épaves. «On parle de 27 épaves … dont douze seraient des navires polluants et dangereux», déclare le capitaine du port d’Elefsina, Charalampos Gargaretas, évoquant la zone dont il est directement responsable. «Une situation tragique.»

Les autorités grecques considèrent désormais le cimetière de navires, qui s’étend du port du Pirée à l’île de Salamine et à Elefsina, comme un danger pour la santé et l’environnement, et pensent qu’il constitue une menace pour le trafic maritime et qu’il faut s’en débarrasser. Au total, il y aurait 52 navires abandonnés et à moitié coulés à démanteler, explique le directeur des autorités portuaires, Dimosthenis Bakopoulos.

Toujours des traces de pétrole dans la mer

«Pas besoin d’être un scientifique pour comprendre que les épaves sont une bombe à retardement qui détruit l’environnement dans les communes environnantes», explique-t-il. Certaines épaves continuent à rejeter du pétrole dans la mer.

Mais démanteler toutes ces épaves n’est pas si simple. Les armateurs sont des particuliers et des sociétés immatriculés de la Grèce aux Iles Marshall, en passant par la Grande-Bretagne et le Honduras. Certains ont fait faillite depuis longtemps et il est impossible de les retrouver. Les autorités ont donc entamé un processus pour que les épaves deviennent la propriété de l’Etat.

Un démantèlement gratuit

Un accord a été conclu avec les entreprises de récupération: elles démantèlent gratuitement les navires pour le compte de l’Etat et peuvent conserver en échange le produit de la vente des déchets récupérables. Mais deux problèmes subsistent: d’une part, il n’y a pas assez d’entreprises de démantèlement agréées et d’autre part, les riverains craignent que le démantèlement des épaves ne cause des dommages environnementaux à proximité immédiate de chez eux.

«Ce sont les péchés de nombreuses années que nous voulons résoudre aujourd’hui», explique Gargaretas, capitaine du port d’Elefsina. «Nous essayons de surmonter en un temps record des obstacles bureaucratiques et juridiques majeurs pour éliminer tous ces navires de la zone.»

Premières photos d'une épave vieille de 400 ans

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