FranceUn jeune homme incarcéré pour un meurtre homophobe
ATS
8.11.2024 - 18:16
Un jeune homme de 21 ans a été mis en examen et incarcéré vendredi pour le meurtre dans le Doubs d'un cuisinier de 59 ans en raison de son homosexualité, a annoncé le procureur de Besançon.
08.11.2024, 18:16
08.11.2024, 18:20
ATS
Il a été mis en examen pour «homicide volontaire aggravé, car commis en raison de l'orientation sexuelle de la victime», a annoncé le procureur Étienne Manteaux lors d'une conférence de presse. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Jeudi peu après minuit, les gendarmes sont prévenus par des témoins qu'un homme au sol est en train d'être roué de coups à Morteau. Rapidement sur place avec les secours, ils constatent le décès de la victime de 59 ans.
Les gendarmes repèrent alors un individu à proximité dont les chaussures sont maculées de sang. Cet homme de 21 ans reconnaît avoir roué de coups de pieds la victime, notamment au niveau de la tête, puis d'être rentré chez lui pour se changer, enlever son pantalon maculé de sang, avant de revenir sur place.
Les deux hommes avaient passé une partie de la soirée à boire dans un bar. Selon des témoins, le cuisinier avait fait des avances au jeune homme.
Agression filmée
Les enquêteurs de la brigade de recherches de Pontarlier ont retrouvé sur le téléphone du suspect trois vidéos qu'il a lui-même filmées pendant l'agression, avant de les envoyer à des connaissances: «sur la première scène la victime est assise, le visage ensanglanté; sur la deuxième la victime est couchée au sol, émet encore des sons; sur la troisième, elle n'émet plus aucun son», a confié le procureur.
L'auteur commente son action sur les vidéos, avant d'insulter l'homme à terre. Il a admis lors de ses auditions que «ce sont les propositions sexuelles qui ont été faites qui l'ont mis en colère», a précisé M. Manteaux.
«La mère de la victime, sa seule famille, a décrit son fils comme n'ayant jamais eu de relation affective stable. Elle est accablée», a-t-il confié. Les vidéos montrent des images «insoutenables», «un extrême déchaînement de violence, de coups», selon Damien Mathieu, commandant en second du Groupement de gendarmerie du Doubs.
Le suspect avait consommé de l'alcool et du cannabis au moment des faits. Déjà condamné pour des violences avec arme, il devait être jugé pour d'autres faits de violence en novembre.