Etats-UnisDes policiers blancs condamnés pour avoir battu un collègue noir
ATS
16.7.2021 - 01:30
L'un des policiers américains blancs, qui avaient roué de coups en 2017 à Saint-Louis un manifestant noir sans savoir qu'il s'agissait d'un collègue travaillant sous couverture, a été condamné à plus de quatre ans de prison. L'autre connaîtra sa peine en septembre.
Keystone-SDA
16.07.2021, 01:30
16.07.2021, 09:07
ATS
La ville de Saint-Louis, dans le Missouri, s'était embrasée après l'acquittement d'un policier blanc qui avait tué en 2011 un homme noir lors d'une course-poursuite (archives).
ATS
Un juge fédéral a condamné mardi à plus de quatre ans de prison l'agent de 34 ans, qui avait plaidé coupable d'"usage déraisonnable de la force», d'après des documents judiciaires.
Son ex-petite amie, qui avait tenté de le couvrir, a écopé jeudi de trois ans de prison avec sursis pour faux témoignage, selon des journalistes du quotidien local Saint Louis Dispatch.
L'autre policier a été reconnu coupable de ces violences par un jury en juin. Sa peine sera prononcée le 15 septembre, quatre ans jour pour jour après l'événement à l'origine de cette affaire emblématique des abus policiers aux Etats-Unis.
«Taper sur ces têtes de noeud»
Le 15 septembre 2017, la ville de Saint-Louis, dans le Missouri, s'était embrasée après l'acquittement d'un policier blanc qui avait tué en 2011 un homme noir lors d'une course-poursuite. La ville avait alors déployé des unités anti-émeutes pour ramener le calme.
Chargés de procéder à l'arrestation des éléments perturbateurs, plusieurs agents avaient, selon l'acte d'accusation, exprimé leur «mépris pour les manifestants» et leur «excitation à l'idée d'utiliser la force contre eux».
«Cela va être super de taper sur ces têtes de noeud quand le soleil sera tombé et que l'on ne pourra plus nous reconnaître», avait ainsi déclaré le deuxième agent dans un échange retranscrit dans ce document judiciaire.
Faux témoignages
C'est ainsi que le 17 septembre, ils s'en étaient pris à un collègue noir en civil, qui était chargé de collecter des renseignements dans les cortèges. Croyant qu'il s'agissait d'un manifestant, ils l'avaient «jeté au sol et roué de coups, alors qu'il coopérait et ne posait aucune menace physique», selon l'acte d'inculpation.
Son coéquipier blanc, lui aussi en civil, avait, en revanche, échappé à leurs coups.
Après avoir découvert son identité, ils avaient produit de faux témoignages pour tenter de justifier leur comportement. Ils avaient aussi contacté leur victime, un agent ayant 22 ans d'expérience, pour le dissuader de porter plainte, sans succès.
En février, la ville de Saint-Louis a accepté de verser 5 millions de dollars à l'agent battu pour mettre un terme à une plainte au civil.