«Propagande woke grossière» D'Aya Nakamura aux drag-queens, la cérémonie des JO fait réagir

AFP

27.7.2024

De la présence d'Aya Nakamura, chanteuse franco-malienne hérissant l'extrême droite française, à celle de performeurs queers, la cérémonie d'ouverture des JO de Paris a fait réagir, sur les réseaux sociaux et dans la foule.

La chanteuse Aya Nakamura lors de sa performance au cours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, vendredi 26 juillet sur le Pont des Arts à Paris.
La chanteuse Aya Nakamura lors de sa performance au cours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, vendredi 26 juillet sur le Pont des Arts à Paris.
AFP

AFP

Aya Nakamura

Portant une robe à plumes dorées, la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde s'est produite aux côtés de la très sérieuse Garde républicaine, en uniforme, devant l'Académie française.

La séquence où la garde républicaine se met à danser avec la chanteuse, qui a entonné le standard de Charles Aznavour «For me Formidable», a fait réagir sur les réseaux sociaux, avec ses partisans et détracteurs.

«Quelle honte! Aya Nakamura y a pas moyen! L'ouverture des Jeux olympiques est un saccage pour la culture française», a dénoncé sur ses réseaux sociaux Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national (RN), le parti de l'extrême droite française.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie du gouvernement français démissionnaire, a en revanche fait part de sa satisfaction, postant sur ses réseaux: «Masterclass. Quelle cérémonie !» avec une vidéo de la prestation de la chanteuse.

Aya Nakamura, accusé par ses détracteurs de malmener la langue française, s'est amusée à reprendre la strophe dans «For me Formidable» : «Je ferais mieux d'aller choisir mon vocabulaire/Pour te plaire dans la langue de Molière».

«Vraiment c'était parfait de la mettre avec la Garde républicaine. Après toutes les polémiques qu'elle a subies... Franchement, bravo !», s'est réjoui Naïm, 48 ans, dans la foule réunie à Paris.

«En même temps», a tweeté le président français Emmanuel Macron, réutilisant une de ses expressions favorites, sur une vidéo de la chanteuse dansant avec la Garde républicaine.

Groupe metal et chanteuse lyrique

Ce fut la grosse surprise de la cérémonie : Gojira, groupe de metal français à l'aura internationale, s'est associé avec la chanteuse lyrique franco-suisse Marina Viotti pour interpréter «Ah ! Ca ira», chant révolutionnaire français.

«Quand le chant lyrique rencontre le heavy metal, cela donne un cocktail hypnotisant et fabuleux», a commenté le journal français Le Parisien sur X.

Drag queens, LGBT

Deux hommes dont les lèvres s'effleurent, des drag queens recréant la Cène, une mannequin transgenre : la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris vendredi a mis en lumière la communauté LGBT+, ce qui a déplu à une partie de l'extrême droite française.

L'eurodéputée d'extrême droite Marion Maréchal a réagi en écrivant : «Difficile d'apprécier les rares tableaux réussis entre les Marie-Antoinette décapitées, le +trouple+ qui s'embrasse, des drag queens, l'humiliation de la Garde républicaine obligée de danser sur du Aya Nakamura, la laideur générale des costumes et des chorégraphies».

«On cherche désespérément la célébration des valeurs du sport et de la beauté de la France au milieu d'une propagande woke aussi grossière», a-t-elle écrit sur ses réseaux sociaux.

Julien Aubert (Les Républicains, droite) retient pour sa part un défilé «wokiste, où le sport a été invisibilisé par des messages politiques et sociétaux qui n’y avaient pas sa place».