Violences en France Bardella : «C'est un nouveau drame lié à notre politique migratoire»

AFP

29.4.2024

Gabriel Attal débute lundi avec l'Insoumise Mathilde Panot ses consultations des groupes politiques autour de ses propositions destinées à endiguer la violence d'une partie de la jeunesse, après une nouvelle bagarre mortelle impliquant un mineur.

AFP

Le Premier ministre recevra la cheffe de file des députés de La France insoumise et le coordinateur de LFI Manuel Bompard à 17H30, selon l'agenda de Matignon. L'entretien portera «notamment (sur) les réponses à apporter en matière de prévention et de gestion de la délinquance des mineurs».

Il s'entretiendra aussi à 19H00 avec les représentants de la majorité: le chef de file des sénateurs Renaissance François Patriat, celui des députés Renaissance Sylvain Maillard, le président du groupe Horizons à l'Assemblée, Laurent Marcangeli, et le député Erwan Balanant pour le groupe MoDem.

Ces rencontres ont lieu après le décès samedi soir d'un mineur de 15 ans à Châteauroux (Indre) dans une bagarre à l'arme blanche, et plusieurs faits récents de violences entre jeunes qui ont fortement marqué l'opinion, comme le passage à tabac mortel à Viry-Châtillon (Essonne) de Shemseddine, 15 ans, près de son collège. L'auteur présumé des faits à Châteauroux, également âgé de 15 ans, a été arrêté et doit être déféré lundi devant la justice.

Le fait qu'il serait «d'origine afghane» selon une source proche de l'enquête a conduit plusieurs figures de la droite et de l'extrême droite à dénoncer la «politique migratoire» du gouvernement. Une critique récurrente de ce côté de l'échiquier dans la campagne des européennes, pour lesquelles la majorité macroniste se trouve largement distancée par le Rassemblement national.

«La prison et l'avion»

«C'est un nouveau drame lié à notre politique migratoire», a affirmé sur X le président et tête de liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes Jordan Bardella, qui sera reçu à son tour par Gabriel Attal jeudi à 12H00, selon l'agenda de l'eurodéputé.

«Aucune tolérance, c'est la prison et l’avion !», a abondé le président des Républicains Éric Ciotti, toujours sur X. «Les Français veulent une révolution pénale et une vraie loi immigration», a écrit le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Gabriel Attal avait déjà reçu vendredi sur le même thème la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, après avoir déjeuné mardi avec des maires de villes frappées par les émeutes de l'été 2023 qui avaient impliqué de très jeunes gens.

Depuis Viry-Châtillon, le chef du gouvernement avait annoncé le 19 avril une série de mesures pour faire face à «l'addiction de la violence» de certains jeunes.

Il avait notamment souhaité que les élèves perturbateurs soient «sanctionnés» dans l'obtention de leurs diplômes scolaires, conditionnant l'effacement de cette mention à «la réalisation d'activités d'intérêt général et, bien sûr, de se tenir à carreau».

Sur le volet judiciaire, il s'était dit prêt à ouvrir le débat sur des «atténuations à l'excuse de minorité» dans les condamnations pénales et sur la possibilité de «mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans». Il avait aussi insisté sur la responsabilisation des parents. Ces concertations doivent faire l'objet d'un point d'étape dans quatre semaines et d'une conclusion dans deux mois.

Gabriel Attal s'était aussi rendu lundi dernier à Nice en illustrant le volet «prévention» de son projet par la visite d'un internat éducatif en expérimentation.