EspagneLe Premier ministre veut interdire l'achat de logements par des non-européens
ATS
19.1.2025 - 17:08
Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, a annoncé dimanche vouloir interdire l'achat de logements en Espagne par des investisseurs non-européens afin de lutter contre la crise du logement que traverse son pays.
Keystone-SDA
19.01.2025, 17:08
ATS
«Nous allons proposer d'interdire aux étrangers non-communautaires qui ne résident pas (en Espagne), ni eux, ni leurs familles, d'acheter (des logements) dans notre pays» car «ils ne font que spéculer avec ces logements», a-t-il déclaré lors d'un meeting de sa formation en Estrémadure, dans l'ouest du pays.
L'annonce de cette nouvelle proposition intervient alors que le socialiste, au pouvoir depuis 2018, a déjà détaillé lundi une série de mesures destinées à lutter contre la crise du logement.
Il avait notamment annoncé une accélération des constructions de logements sociaux et une hausse de la fiscalité appliquée aux logements touristiques très nombreux dans ce pays, qui est la deuxième destination touristique au monde derrière la France.
Il avait aussi à cette occasion évoqué un impôt pouvant aller jusqu'à 100% du prix sur les achats de logements par des investisseurs non-européens. Ces mesures devront être débattues et votées par le Parlement, où le gouvernement est minoritaire.
«Sur la seule année 2023, les non-résidents ne venant pas d'un pays faisant partie de l'UE ont acheté environ 27'000 maisons et appartements en Espagne», avait-il souligné lundi.
S'inspirer du Canada et du Danemark
Le Premier ministre espagnol dit s'inspirer du Canada, où le gouvernement interdit l'achat de logements par des étrangers non-résidents, ou du Danemark, où acheter un bien pour un étranger non-résident est quasiment impossible.
Le Premier ministre espagnol avait déjà fait voter en mai 2023 une loi phare sur le logement, prévoyant une hausse des constructions de logements sociaux, un encadrement des loyers dans les zones tendues et des pénalités pour les propriétaires laissant leurs logements inoccupés.
Mais ce texte n'a pas permis à ce stade d'enrayer la hausse des loyers, qui ont encore augmenté de 11% l'an dernier, selon le portail immobilier Idealista.