L'inquiétude règne pour 2025 Les paysans veulent de meilleurs revenus et moins de paperasse

clsi, ats

3.1.2025 - 10:48

Les agriculteurs suisses démarrent la nouvelle année avec inquiétude. Ils ont réitéré vendredi leurs revendications de ces derniers mois: de meilleurs salaires et moins de paperasse.

Des agriculteurs forment un signal de détresse « SOS » géant avec leurs tracteurs dans le cadre d'une action coordonnée et répliquée en divers endroits de Suisse, pour protester contre leurs conditions de travail et ici spécifiquement contre le prix du lait, faisant écho à de nombreuses manifestations à travers l'Europe ces dernières semaines, dans un champ entre les villages d'Echallens et Goumoens-la-Ville, Suisse, jeudi 29 février 2024. (KEYSTONE/Valentin Flauraud)
Des agriculteurs forment un signal de détresse « SOS » géant avec leurs tracteurs dans le cadre d'une action coordonnée et répliquée en divers endroits de Suisse, pour protester contre leurs conditions de travail et ici spécifiquement contre le prix du lait, faisant écho à de nombreuses manifestations à travers l'Europe ces dernières semaines, dans un champ entre les villages d'Echallens et Goumoens-la-Ville, Suisse, jeudi 29 février 2024. (KEYSTONE/Valentin Flauraud)
KEYSTONE

Keystone-SDA, clsi, ats

«Les revenus stagnent, l'écart entre les familles paysannes et le reste de la population se creuse», ont déploré l'Union suisse des paysans (USP), l'Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF) et la commission des jeunes agriculteurs lors d'une conférence de presse organisée sur une exploitation bernoise, à Kirchberg.

Des agriculteurs travaillent entre 60 et 66 heures par semaine pour un salaire inférieur à 5000 francs par mois, ont-ils expliqué. Dans ce contexte, la prévoyance passe bien souvent «à la trappe». Cette forte pression économique a un impact sur la santé psychique des paysans, a souligné le directeur de l'USP Martin Rufer, rappelant le taux de dépression et de suicide supérieur à la moyenne dans le secteur.

Le gouvernement doit «prendre ses responsabilités»

Les faîtières agricoles appellent le Conseil fédéral à «prendre ses responsabilités» en garantissant aux paysans un revenu suffisant, mais aussi en allégeant la charge administrative.

Elles appellent aussi les acteurs de la chaîne de création de valeur à faire en sorte que les recettes générées par les produits des agriculteurs couvrent les frais de production. Les prix sont trop bas surtout dans la production végétale, tributaires des fluctuations dues au changement climatique.

L'USP se positionne d'ailleurs d'ores et déjà contre l'initiative pour la responsabilité environnementale sur laquelle la population doit voter le 9 février. «Elle bouleverserait l'agriculture suisse sur le plan écologique, mais ne changerait rien à la consommation. Des importations viendraient simplement remplir les lacunes», estime le président de la faîtière Markus Ritter.

La situation a été particulièrement tendue en 2024 dans le monde agricole, qui s'est mobilisé à travers toute l'Europe et la Suisse. Des agriculteurs ont notamment manifesté avec leurs tracteurs dans les rues de Genève en début d'année.