InquiétudesLa hausse des prix du pétrole se poursuit
vj
31.5.2022 - 10:47
Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse mardi, le Brent dépassant les 120 dollars le baril et le WTI américain s'en approchant. Les représentants de 27 pays membres de l'Union européenne se sont finalement accordés sur une interdiction de 90% du brut russe d'ici fin 2022 dans le cadre du sixième paquet de sanctions contre Moscou, alimentant encore les tensions sur le marché de l'offre et reléguant en arrière-plan les inquiétudes quant à la demande.
vj
31.05.2022, 10:47
ATS
Peu avant 10h15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet se négociait à 123,80 dollars, en hausse de 1,75%. Il retrouvait ainsi le niveau atteint le 8 mars. Les 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois montaient quant à eux de 1,6% à 119,12 dollars, au plus haut depuis deux mois.
L'Opep ne devrait pas céder
L'accord conclu entre les membres de l'UE permet de sortir de l'impasse dans laquelle se trouvait la Hongrie au sujet de la sanction la plus sévère jamais prise par les 27 à l'encontre de Moscou. Il ouvre aussi la voie à d'autres éléments du sixième paquet, notamment l'exclusion de Sberbank, la plus grande banque russe, du système de messagerie financière internationale Swift.
Toutefois, certains analystes ont suggéré que les gains de prix du pétrole pourraient être atténués, car la décision a déjà été prise en compte par les marchés. Dans le même temps, la demande chinoise devrait s'accélérer après l'assouplissement des restrictions dans les villes de Pékin et de Shanghai, avec quelques réserves quant à l'effet de la flambée des prix de l'essence sur la consommation mondiale.
Du côté de la production, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés regroupés au sein de l'Opep+, devrait s'en tenir à sa politique d'augmentation modeste de la production lors de sa réunion de jeudi, rejetant les appels occidentaux à une production plus rapide pour faire baisser les prix. «il y a peu d'espoir de voir les pays de l'Opep annoncer quoi que ce soit qui puisse soulager le marché», note ainsi Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
«La faiblesse du dollar américain contribue également à soutenir le marché, qui, après une forte hausse, a fait une pause pour respirer, rendant le pétrole moins cher pour les importateurs», affirme pour sa part Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor. «Pour l'instant, les inquiétudes concernant le ralentissement de la demande sont reléguées au second plan», en particulier à l'approche de la haute saison de la circulation automobile aux Etats-Unis.