Pour la première fois depuis mars L'inflation rebondit en octobre aux Etats-Unis

afp

13.11.2024 - 15:07

L'inflation a rebondi en octobre aux Etats-Unis, pour la première fois depuis mars, à +2,6% sur un an contre +2,4% en septembre, le sujet étant l'une des principales préoccupations des électeurs américains et ayant contribué à l'élection de Donald Trump.

La flambée des prix aux Etats-Unis depuis 2021 a joué un rôle très important dans l'élection de Donald Trump. Les électeurs ont sanctionné le camp démocrate de Joe Biden et Kamala Harris, considéré comme responsable de cette inflation.
La flambée des prix aux Etats-Unis depuis 2021 a joué un rôle très important dans l'élection de Donald Trump. Les électeurs ont sanctionné le camp démocrate de Joe Biden et Kamala Harris, considéré comme responsable de cette inflation.
ATS

afp

Sur un mois, la hausse des prix est de 0,2%, une hausse identique à celle du mois précédent, selon l'indice CPI publié mercredi par le département du Travail.

Cette évolution de l'inflation est conforme aux attentes des analystes.

L'indice mesurant les prix du logement a représenté «plus de la moitié de la hausse sur un mois, a précisé le département du Travail dans son communiqué.

L'inflation dite sous-jacente, qui ne prend pas en compte les prix de l'alimentation et de l'énergie, plus volatils, est elle restée identique en octobre à celle de septembre, à 0,3% sur un mois et 3,3% sur un an, comme attendu.

La flambée des prix aux Etats-Unis depuis 2021 a joué un rôle très important dans l'élection de Donald Trump. Les électeurs ont sanctionné le camp démocrate de Joe Biden et Kamala Harris, considéré comme responsable de cette inflation, de n'avoir pas su la faire baisser plus vite.

Les prix ont augmenté de plus de 20% depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, dans un contexte d'inflation internationale liée à la reprise économique post-Covid.

«Trump prix bas, Kamala prix élevés», affichaient certains panneaux du candidat républicain, plantés sur des pelouses.

Donald Trump a promis aux Américains de régler ce problème, à coup de baisses d'impôts notamment. Mais aussi de hausses généralisées de droits de douane, qui pourraient provoquer un rebond de l'inflation.

Compliqué pour la Fed

L'inflation, néanmoins, a fortement reflué depuis son pic de 9,1% en juin 2022.

Et le reste de l'économie américaine affiche une belle santé, avec une croissance du PIB un peu moins forte qu'espéré au troisième trimestre, à 2,8% en rythme annualisé, ce qui est toutefois près de deux fois plus élevé que dans la zone euro.

Le taux de chômage reste faible, à 4,1%, malgré des créations d'emplois très faibles en octobre, à cause d'ouragans et de grèves, notamment chez Boeing.

Ce rebond devrait cependant compliquer le travail de la banque centrale américaine, la Fed. A la manoeuvre pour faire baisser l'inflation, elle avait relevé ses taux, afin de peser sur la demande et, in fine, de desserrer la pression sur les prix.

L'inflation ayant fortement ralenti, la Fed a entamé un assouplissement de sa politique monétaire, pour, à l'inverse, éviter de trop faire ralentir l'activité américaine, ce qui risquerait de faire grimper le chômage.

Jeudi, elle a ainsi abaissé ses taux pour la deuxième fois d'affilée, d'un quart de point de pourcentage cette fois, contre un demi-point la fois précédente. Ses responsables ont salué la baisse de l'inflation et la détente du marché du l'emploi.

Les taux se situent désormais dans la fourchette de 4,50 à 4,75%, après avoir plafonné pendant plus d'un an à leur plus haut niveau depuis le début des années 2000, ce qui avait rendu l'accès au crédit difficile pour les ménages américains et pour les entreprises.

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 17 et 18 décembre, et une nouvelle baisse d'un quart de point est attendue par les acteurs du marché, selon l'outil de CME Group.

afp