HabillementInditex (Zara) a dégagé un bénéfice record l'an dernier
ATS
12.3.2025 - 09:12
Sur l'exercice 2024/25, achevé fin janvier, le spécialiste ibérique de la mode bon marché a engrangé 5,87 milliards d'euros (à peine moins en francs) de bénéfice net (archives).
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Le leader mondial du prêt-à-porter Inditex, propriétaire de Zara, a affiché son optimisme mercredi malgré les tensions générées par la hausse des droits de douane américains. Le géant espagnol a enchaîné des résultats records pour une 3e année consécutive en 2024.
Keystone-SDA
12.03.2025, 09:12
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Le spécialiste ibérique de la mode bon marché, qui emploie 161'000 personnes et gère 5600 boutiques dans le monde, a engrangé 5,87 milliards d'euros (à peine moins en francs) de bénéfice net sur l'ensemble son exercice décalé, qui s'est achevé le 31 janvier, selon les résultats publiés mercredi par l'entreprise.
Ce chiffre, atteint à la faveur d'un quatrième trimestre solide (1,42 milliard de profits), est supérieur de 9% à celui de 2023 (5,38 milliards) et de 42% à celui de 2022 (4,13 milliards), années des deux précédents records, précise l'enseigne de mode bon marché.
Le groupe présidé par Marta Ortega, fille du multimilliardaire et fondateur d'Inditex Amancio Ortega, explique cette forte croissance par le dynamisme de ses ventes, qui ont atteint 38,63 milliards, contre 35,95 milliards lors de l'exercice précédent.
Il l'attribue également à sa politique de contrôle des coûts «rigoureuse», qui lui a permis d'améliorer sa rentabilité: l'enseigne de prêt-à-porter, propriétaire de Zara, Pull&Bear, Bershka, Massimo Dutti, Oysho et Stradivarius, a en effet vu sa marge brute progresser de 8%, à 58% de son chiffre d'affaires.
Ces «excellents chiffres de ventes et de bénéfice prouvent la solidité» d'Inditex, «50 ans après l'ouverture de notre première boutique», assure dans un communiqué Oscar Garcia Maceiras, directeur général du géant espagnol, qui va augmenter de 9% la rémunération versée à ses actionnaires, à 1,68 euro par action.
«Risques»
Les résultats de l'exercice 2024 sont conformes aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui s'attendaient en moyenne à 5,87 milliards d'euros de bénéfice net, pour un chiffre d'affaires de 38,57 milliards.
Ils confirment la bonne santé du groupe originaire de Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne, même si le rythme de croissance de 2024 est inférieur à ceux que l'entreprise a connu ces trois dernières années, dans un contexte de forte reprise post-Codid 19.
Dans son communiqué, Inditex se dit ainsi optimiste pour les mois à venir, ses ventes ayant continué à progresser au début du premier trimestre (+4% sur un an entre le 1er février et le 10 mars), dans un environnement marqué par les fortes tensions générées par la hausse des droits de douane américains.
«Nous continuons à voir de grandes opportunités de croissance», insiste l'entreprise, qui espère profiter des investissements prévus en 2025 (1,8 milliard d'euros) pour renforcer ses capacités logistiques, améliorer ses plateformes de vente en ligne et consolider sa place de leader du marché de la mode.
Le secteur du prêt-à-porter est confronté depuis quelques années à une concurrence de plus en plus rude, avec l'essor de marques ultra low-cost comme l'enseigne d'origine chinoise Shein ou l'irlandaise Primark, qui déstabilisent les acteurs traditionnels du prêt-à-porter.
Elle fait désormais face, en outre, aux tensions commerciales provoquées par la hausse des droits de douanes voulue ou mise en oeuvre par Donald Trump, qui pourrait de déstabiliser l'ensemble du secteur en faisant chuter la consommation aux Etats-Unis – deuxième marché d'Inditex après l'Espagne.
A ce stade, ces vents contraires n'ont pas affecté le groupe galicien, dont les résultats sont en hausse depuis 16 trimestres consécutifs. Mais plusieurs de ses concurrents ont vu leur rentabilité chuter, et les observateurs se montrent prudents pour les prochains mois.
«Inditex a clairement superformé» vis-à-vis du reste du secteur mais les données disponibles «suggèrent que cette croissance est en train de ralentir», souligne dans une note Deutsche Bank Research, qui insiste sur les «risques» liés aux droits de douanes américains.