Le film «Délocalisés», signé par Redouane et Ali Bougheraba, sort en salles ce mercredi 12 mars. Une comédie familiale épicée où Redouane incarne le contremaître d'une usine de matelas délocalisée en Inde. Rencontre avec l'humoriste et son frère.
«Délocalisés»: une comédie familiale épicée de Redouane et Ali Bougheraba.
C'est à quatre mains que Redouane et Ali ont écrit la comédie «Délocalisés», un rôle sur-mesure pour l'humoriste, qui s'est fait connaître dans l'univers du stand-up. Sortie le 12 mars.
10.03.2025
Chez les Bougheraba, on a le spectacle dans le sang. Pas étonnant, dès lors, que les frères marseillais collaborent dans la création. C'est donc à quatre mains que Redouane et Ali ont écrit la comédie «Délocalisés», un rôle sur-mesure pour l'humoriste, qui s'est fait connaître dans l'univers du stand-up.
C'est aussi ensemble qu'ils assurent la promotion du film, qui sort ce mercredi en Suisse romande. blue News les a rencontrés.
Est-ce qu'un jour, comme on parle des frères Cohen, des frères Dardenne, on dira les frères Bougheraba?
Redouane: Bah oui, on est plus forts qu'eux, déjà, on est plus nombreux, si on fait une bagarre je crois qu'on gagne (rires)! Mais oui, c'est une fierté. C'est un honneur de travailler en famille et d'être tous dans la fibre artistique.
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Quad Films
Alors que Redouane, employé d'une fabrique de matelas, va enfin atteindre le poste de contremaître qu'il convoitait, son usine est délocalisée en Inde. Poussé par l'appât du gain, il décide de s'y rendre, convaincu que gloire et fortune l'y attendent. Mais il va vite déchanter... Dans cette comédie familiale, Redouane Bougheraba endosse un rôle sur-mesure. Plusieurs personnages sont attachants et l'on retrouve dans l'histoire l'esprit piquant de l'humoriste. Un film léger, qui se regarde sans prise de tête et propose quelques scènes assez drôles, jouant sur des ressorts comiques efficaces. Notre note: 6/10
Ali: Sur le papier, c'est magnifique, mais comme ça fait longtemps qu'on travaille ensemble, on ne le sent même plus, on ne s'en rend plus compte. On a commencé quand on faisait du spectacle vivant, de la scène sur mon one man show et sur son stand-up. Par la suite, sur «Les SEGPA 1 et 2», j'ai travaillé avec mes autres frères, Hakim et Ichem, puis Redouane a rejoint l'équipe. C'est naturel, je n'ai même pas l'impression de travailler.
Vous vous souvenez du jour où on vous a proposé ce rôle sur-mesure?
Redouane: Il y a quatre ans, j'ai été approché par deux auteurs, qui m'on dit qu'ils aimaient bien ce que je faisais, qu'ils m'avaient vu dans des petits rôles et que le meilleur premier rôle que je pourrais interpréter serait celui que j'écrirais moi-même. Donc ils m'ont accompagné dans l'écriture.
Quelles sont les contraintes dans le fait de tourner en Inde?
Ali: Les difficultés sont liées surtout au territoire, au climat, à la chaleur, aux nuisances sonores, à la pollution. Mais on s'y fait très rapidement. Et nous avons été reçus par des professionnels hyper-compétents, qui nous ont bien accueillis et soutenus. Jamais un jour je n'aurais pensé tourner un film à l'étranger. Et en Inde, en plus, dans ce pays qui est magique, tellement différent de ce que l'on connaît... sur le papier c'était irréalisable et on l'a fait! Ça reste une excellente expérience et des souvenirs qui resteront gravés à jamais.
À l'époque des comédies cultes comme «L'Aile ou la cuisse», on laissait le comique s'installer, les scènes drôles duraient longtemps. Ça ne se fait plus du tout aujourd'hui, mais dans votre film, vous prenez ce temps...
Redouane: On est fans de Louis de Funès, de Coluche, on est pour le retour des grandes comédies françaises. De ces traditions qu'on avait à l'époque, «La Grande vadrouille», «La soupe aux choux», «Rabbi Jacob» on s'est régalés à les regarder, ça faisait du bien.
Ali: On vient de la scène, à la base. Dans le spectacle vivant, vous êtes obligés d'installer les choses pour aller cueillir le public. C'est ce qu'on a essayé de faire dans le film. Aujourd'hui, avec l'avènement d'internet, la culture du scrolling, du zapping, le temps de concentration est extrêmement limité. Je pense qu'il faut rééduquer le public et si le public peut rire avec un rythme que l'on a installé, ça devient possible .
Redouane: C'est vrai que ma fille, la grande, elle regarde les films en accéléré! Les jeunes aujourd'hui n'ont plus de patience. Mais là ce qu'on propose, c'est un moment de partage en famille au cinéma. C'est un film grand public. Il y a des références pour tout le monde.
Que vous a appris ce tournage, que vous allez mettre en oeuvre sur le prochain?
Redouane: Tarantino disait: «Le meilleur moyen d'apprendre à faire un film, c'est d'en faire un». On a toujours des regrets... peut-être que sur le prochain, nous ferons plus de repérages, afin de mieux nous imprégner des lieux... Mais franchement, nous sommes vraiment satisfaits de ce film: les échos des avants-premières sont bons, le public est ravi. On croise les doigts!