Inteview exclusive Marc Forster: «Si ça m’arrivait, je ne ferais plus de films»

Elvire Küenzi

21.2.2023

Marc Forster : «Si ça m’arrivait, je ne ferais plus de films»

Marc Forster : «Si ça m’arrivait, je ne ferais plus de films»

Entre mal du pays et «pire voisin du monde» en passant par le silence et la parole, le plus célèbre cinéaste suisse-hollywoodien se livre dans cette interview exclusive.

23.02.2023

Elvire Küenzi

«Le pire voisin du monde»: vous allez adorer détester Otto!

La critique ciné d’Elvire Küenzi

Comment Marc Forster m’a séduite avec un vieux bougon, une femme enceinte et un chat !

On ne pouvait décemment pas passer à côté du dernier film du réalisateur suisse Marc Forster mettant en scène Tom Hanks en vieux bougon. Voici notre avis.

Le film s’ouvre sur un vieil homme achetant un bout de corde dans un magasin de bricolage. A la caisse, il râle sur le prix, déclenche un scandale et demande à voir le gérant. Il est déjà délicieusement insupportable. Son but? Fixer cette corde à son plafond, faire un nœud coulant et glisser sa tête dedans pour en finir avec la vie.

Elvire fait son cinéma: Vous allez adorer détester Otto!

Elvire fait son cinéma: Vous allez adorer détester Otto!

Comment Marc Forster m’a séduite avec un vieux bougon, une femme enceinte et un chat !

21.02.2023

Mais voilà, c’était sans compter sur ses nouveaux voisins qui ne vont pas le laisser tranquillement gâcher sa vie. Otto remarque qu’ils sont même en train de gâcher sa mort.

Alors, qu’est-ce qu’on en pense ? Tous les clichés sont réunis pour faire de ce « pire voisin du monde » un film plein de bons sentiments et dégoulinant de bienveillance. Un vieux ronchon blessé par la vie, des voisins adorables et joyeux avec deux petites filles aux bouilles craquantes et même un chat sauvage et abandonné. Un chat ! Marc Forster a donc osé nous amadouer avec une somme de clichés. Plus stéréotypé serait compliqué !

Le 13ème long métrage du réalisateur suisse Marc Forster met en scène un Tom Hanks touchant dans le rôle d'Otto, un homme aigri et blessé par la vie.
Le 13ème long métrage du réalisateur suisse Marc Forster met en scène un Tom Hanks touchant dans le rôle d'Otto, un homme aigri et blessé par la vie.
Sony Pictures

Résultat ?

Il faut avouer que ça marche et même que ça marche très bien. Impossible de ne pas être conquise. Il faut avouer que je suis le public type pour ce genre de films, consciente des grosses ficelles utilisées (elles sont aussi épaisse que la corde achetée par Otto pour se pendre) et pourtant émue à la moindre occasion.

Reconnaissons aussi que les ingrédients sont bien mélangés : des blessures, de la solitude et de la tristesse qui évoluent vers de la gentillesse, de l’entraide et de la bienveillance. Et puis, l’acteur principal reste le grand Tom Hanks, parfait pour ce rôle de vieil homme aigri. La relation qui se tisse entre Otto et Marisol, la voisine hispanophone vive et au caractère aussi piquant que ses plats mexicains est un régal.

C’est touchant et émouvant, on se prend souvent à avoir la larme à l’œil et à renifler le plus discrètement possible dans nos mouchoirs (comme nos voisins de siège au cinéma d’ailleurs).

Un magnifique message

Cette comédie dramatique est conçue sur deux temporalités, le présent et le passé qui revient sur la relation amoureuse entre Otto et sa femme Sonya. Les flashbacks remontent à leur rencontre jusqu’au drame qu’ils ont vécu (suspense, je n’en dirais pas plus).

Ce que j’ai toutefois trouvé dommage au niveau de la construction scénaristique ? Une ellipse très longue qui ne montre jamais les années plus récentes du couple.

Passé ce détail, « Le pire voisin du monde » se concentre sur la psychologie de ses personnages, c’est un film qui met donc l’humain au centre de son histoire et qui porte un magnifique message : la vie vaut la peine d’être vécue !

En résumé, ce long-métrage ressemble à des crêpes : ce n’est pas du tout original mais ça fait toujours plaisir (et même un bien fou) !

Rendez-vous au cinéma pour fondre de plaisir et être séduits par cet Otto très attachiant.

Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).