Un rôle à haut risque Comment l'acteur Sebastian Stan a enfilé le costume de Donald Trump

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4.10.2024

L'acteur Sebastian Stan, révélation du film «The Apprentice» en salles en Suisse romande dès le 9 octobre et aux Etats-Unis vendredi, y endosse un rôle à haut risque, celui du jeune Donald Trump, qu'il estime «plus accessible qu'on veut bien l'admettre».

FILES) L'acteur américain Sebastian Stan, qui a joué dans le film concurrent 'A different man', pose alors qu'il assiste à la 50e édition du festival du film américain de Deauville, dans le nord de la France, le 9 septembre 2024. (Photo Lou BENOIST / AFP)
FILES) L'acteur américain Sebastian Stan, qui a joué dans le film concurrent 'A different man', pose alors qu'il assiste à la 50e édition du festival du film américain de Deauville, dans le nord de la France, le 9 septembre 2024. (Photo Lou BENOIST / AFP)
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Pour se préparer à incarner l'homme d'affaires, ancien président des Etats-Unis et candidat à la présidentielle américaine, Stan raconte avoir dévoré toutes les interviews qu'il trouvait, toutes les vidéos et les enregistrements de Trump de la fin des années 1970 au début des années 1980.

Il écoutait ça «non stop», au volant, en marchant, en faisant ses courses ou «dans sa salle de bain», a-t-il raconté à l'AFP lors du dernier Festival de Cannes, où le film était en compétition. Ce rôle l'a obligé à prendre des kilos, même si certaines scènes ont nécessité la pose de prothèses.

«The Apprentice» brosse un portrait sans concession de Trump, mais c'est finalement dans les scènes où il se révèle le plus humain que le jeu a été le plus délicat.

Pour Sebastian Stan, «la scène la plus compliquée, celle qui (l'a) toujours effrayée» est celle dans laquelle son personnage pleure la perte de son frère aîné Freddy, mort d'alcoolisme à 42 ans.

Donald Trump se soucie véritablement de Freddy et d'Ivana, son ex-épouse, avant que son humanité ne soit émoussée par le pouvoir et la richesse. «C'est intéressant de voir comme nous ne voulons pas retenir cela de lui», note l'acteur.

Stan dit d'ailleurs avoir compris «le comportement et la personnalité» de Trump en préparant ce film. Une grande partie de «The Apprentice» dépeint le jeune homme comme un outsider nerveux et naïf venant des quartiers périphériques de New York et essayant de trouver sa place dans le monde sans merci et élitiste de Manhattan, qu'il connaît peu.

«Vous regardez des gens réussir mais il y a toujours mieux»

Pour le comédien, qui est né dans la Roumanie communiste et ne s'est installé aux Etats-Unis qu'à l'âge de 12 ans, cette vision d'un Trump qui s'efforce de trouver sa place peut faire écho. «Ma mère m'a dit que je devais devenir quelqu'un», a-t-il expliqué à l'AFP. «Il y avait beaucoup de honte quand j'ai grandi, venant de Roumanie... il y avait l'idée de se taire et de se fondre dans la masse».

L'acteur a vu un parallèle entre le message de sa mère et la pression intense exercée sur Donald Trump et ses frères par leur père, Fred, qui était particulièrement dur. Au début du film, le jeune homme ne parvient pas à convaincre son père qu'il peut conclure une affaire hôtelière audacieuse. C'est plutôt Roy Cohn, un avocat aux puissants contacts politiques, qui croit au potentiel de l'apprenti promoteur et le prend sous son aile.

Si Donald Trump est au départ un peu mal à l'aise devant la volonté de l'avocat de «violer quelques détails techniques», il adhère vite aux méthodes troubles de son mentor et les dépasse même dans sa quête de gloire.

Le film montre comment «quiconque qui grandit en Amérique» peut être corrompu par la société capitaliste qui récompense l'avidité, la cruauté et l'ambition, juge Stan. «Rien n'est jamais assez bon. Vous regardez des gens réussir mais il y a toujours mieux, vous devez toujours avoir plus», ajoute-t-il.

La carrière du comédien a explosé ces dernières années, en grande partie grâce à son rôle de James «Bucky» Barnes dans la trilogie de Captain America et dans d'autres films Marvel. On le retrouvera bientôt dans «A Different Man», un film sur le handicap et la beauté, qui lui a valu le prix d'interprétation à Berlin.

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