Interview Alex Goude: «Il y a des domaines où être gay est plus compliqué»

Caroline Libbrecht / AllTheContent

20.2.2019

Après «La France a un Incroyable Talent» (M6), Alex Goude met maintenant sa bonne humeur au service du jeu «Drôlement Bêtes» (France4). Sans tabou, il raconte pour «Bluewin» sa vie entre Paris et Las Vegas, son divorce, ses projets. Sans oublier sa priorité, Elliot!

Depuis peu, nous vous retrouvons sur France Télévisions, après huit années passées dans le groupe M6. Comment le départ de M6 s’est-il passé?

J’ai quitté M6 en 2016, au moment où je faisais mon spectacle à Paris, «Timéo». Je passais beaucoup de temps à Las Vegas aussi. Je suis revenu alors à Paris, et comme je me séparais de M6, j’ai cherché une autre chaîne. Le groupe France Télévisions était intéressé. Je suis maintenant en quotidienne sur France4, avec «Drôlement Bêtes», et sur France3, avec «Ensemble c’est mieux!». Cela se passe très bien, je suis très content, je fais des choses qui changent et qui m’amusent… Et c’est plutôt pas mal!

«J’ai aussi divorcé au même moment...»

Etiez-vous triste lors du départ de M6?

Comme toute histoire d’amour qui s’arrête, c’est toujours triste. J’ai aussi divorcé au même moment (Alex Goude et Romain Taillandier se sont épousés à Las Vegas en 2013, ndlr). Quand on se sépare, c’est que cela ne va plus… Avec M6, on a décidé d’en rester là, mais ça fait toujours un pincement au coeur. C’est une chaîne où j’ai grandi, j’ai beaucoup d’estime pour les gens qui travaillent là-bas.

Quelle est votre actualité aujourd’hui?

J’ai commencé à animer le jeu «Drôlement Bêtes» en septembre 2018. C’est diffusé tous les soirs, sur France4. Et tous les matins, sur France3 Normandie, je suis dans «Ensemble c’est mieux!». C’est une émission nationale déclinée en région. Je m’éclate car je parle de sujets où on ne m’attend pas forcément. 

A côté de la télévision, vous produisez des spectacles…

C’est l’autre partie de mon activité. En ce moment, je produis un spectacle de Xavier Mortimer à Las Vegas. C’est un jeune talent que j’avais repéré dans «La France a un Incroyable Talent». Cela fait deux ans et demi qu’il cartonne aux Etats-Unis. Je produis un autre spectacle fin mars, en France: «Le piano perd les pédales», avec un jeune artiste, Adri1, qui chante, qui danse, etc. Je me suis dit qu’il fallait que les gens le connaissent. Je le fais rarement, car cela prend beaucoup de temps, mais tous les deux ou trois ans, je me lance!

Avez-vous envie de revenir sur scène?

J’ai joué mon propre spectacle, «Twisted Vegas», pendant trois mois au Westgate Resort à Las Vegas. C’est une salle de 1700 places, là où a joué Elvis Presley. Un kiff incroyable! J’aimerais remonter sur scène, mais je suis tellement occupé entre les spectacles que je produis, mes émissions de télé, ma nouvelle comédie musicale qui commence en mai à Paris. Sans oublier mes allers-retours à Las Vegas, pour aller voir mon fils, Elliot (né par GPA, aux Etats-Unis, ndlr).

Arrivez-vous à le voir souvent?

Oui, j’y vais dès que je finis mes tournages. J'y suis allé pour fêter l'anniversaire de mon fils, c'était génial! J’ai un agenda bien rempli, car il faut tout cumuler en même temps: une vie d’artiste et une vie de famille. Mais j’ai de la chance, je n’ai pas à me plaindre. Je vais très souvent à Las Vegas depuis que je suis tout petit, car ma tante est mariée avec un Américain et elle vit là-bas depuis 40 ans. Donc j’ai l’habitude de prendre l’avion!

«S’il y a le spectacle de l’école d’Elliot, je ne veux pas le rater.»

Comment se passe le retour en France, après cinq ans passés essentiellement à Las Vegas?

Je ne vais pas dire que le soleil ne me manque pas, mais je suis très heureux en France aussi. Cela peut paraître fou, mais parfois je fais l’aller-retour à Las Vegas, juste pour une journée, pour une occasion spéciale ou pour le travail. S’il y a le spectacle de l’école d’Elliot, je ne veux pas le rater. Prendre l’avion, c’est la routine. Je le prends depuis que je suis tout petit, je fais mon sac en dix minutes, je saute dans l’avion et je travaille pendant le trajet. Je ne ressens pas le décalage horaire, car je dors très peu, seulement 4 à 5 heures par nuit.

A quoi ressemblait votre vie à Las Vegas?

Je suis tombé amoureux de cette ville. Les gens pensent que c’est la ville du jeu et du spectacle, mais ce n’est pas seulement ça. C’est une ville où il fait bon vivre, la vie est très peu chère. A part l’avenue délirante avec les casinos et toute l’agitation, Las Vegas est très calme finalement. C’est comme vivre à la campagne. On est en plein désert, au milieu de la nature. Pour élever un enfant, c’est idéal. Elliot est dehors toute la journée, il joue dans le jardin. A l’école, il fait du sport, de l’éducation artistique… Il est parfaitement bilingue. Aujourd’hui, après mon divorce, ma priorité, c’est mon fils. Mon ex-mari s’est remarié, en décembre, comme vous avez pu le voir sur les réseaux sociaux. Nous avons passé un très bon Noël tous ensemble dans la joie et la bonne humeur. Cela se passe très bien, on arrive à s’organiser intelligemment.

«François Hollande a eu raison de faire voter le mariage pour tous.»

Lorsqu’on fonde une famille homoparentale, est-ce difficile de toujours devoir expliquer la GPA (Gestation pour autrui, ndlr)? Avez-vous l’impression de devoir vous justifier?

Non, pas du tout, je pense que c’est très utile. Je n’ai aucun problème à assumer ma vie, ce que je suis. Je ne pense pas pour autant que les mentalités changent. Pour être franc, j’ai l’impression qu’on régresse. On voit partout des poussées populistes, racistes et homophobes.

Le mariage ouvert aux homosexuels en France depuis 2013 n’a-t-il rien changé?

François Hollande a eu raison de faire voter le mariage pour tous, et heureusement qu’il l’a fait! Tant mieux; mais cela n’a pas tout résolu… C’est encore pire! Les positions de chacun se sont cristallisées, on a libéré une parole haineuse. Les agressions homophobes le prouvent. Il y a trois jours, j’ai un ami gay qui s’est fait bastonner en banlieue parisienne. C’est triste! J’estime que la lutte contre l’homophobie mérite d’être menée, c’est pour cela que je parle librement de ces sujets.

Regrettez-vous que d’autres célébrités ne prennent pas davantage position ouvertement?

Cela commence à venir. Marc-Olivier Fogiel a écrit un livre sur ses filles nées aux Etats-Unis par GPA («Qu’est-ce qu’elle a ma famille?», Editions Grasset, 2018, ndlr). Il y a d’autres domaines où la parole est muselée, comme dans le milieu du sport. Jeune, j’étais footballeur. A l’époque, j’étais hétérosexuel (rires), j’ai viré ma cuti que bien plus tard, à 25 ans. Dans le football, personne n’en parle, les gens ont trop peur. C’est tabou, ça n’existe pas. Il y a des domaines où être gay est plus compliqué.

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