Chronique TV «Mindhunter»: le coup magistral de David Fincher

D'Elvire Küenzi

27.9.2019

La série, créée par Joe Penhall, se base sur les livres d'un ancien agent du FBI, «Mindhunter: dans la tête d’un profileur» et «Le tueur en face de moi», tous les deux écrits par John E. Douglas en collaboration avec l'auteur Mark Olshaker.
La série, créée par Joe Penhall, se base sur les livres d'un ancien agent du FBI, «Mindhunter: dans la tête d’un profileur» et «Le tueur en face de moi», tous les deux écrits par John E. Douglas en collaboration avec l'auteur Mark Olshaker.
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Deux ans après la première saison, la suite de «Mindhunter» est enfin disponible sur Netflix depuis le mois d’août. Que pense-t-on de la suite des aventures des agents Tench et Ford? On vous donne notre avis.

Pour les fans de la série, l’attente a été interminable. D’autant plus quand on a vu la manière dont se terminait la saison 1. Deux ans pour savoir ce qui arrivait à Holden après sa visite à l’hôpital pour voir Ed Kemper, ça se rapproche d’une certaine forme de torture.

David Fincher, le réalisateur à qui l’on doit notamment «Seven» et «Zodiac», aime apparemment nous faire languir. Mais nos griefs sont vite pardonnés grâce à la qualité hors du commun de cette série et de cette saison 2.

La première saison s’attachait à narrer la formation de l’unité de sciences du comportement du FBI en 1977 et à démontrer comment cette unité a mis en place un protocole pour cerner la psychologie des criminels violents.

Passée cette phase obligatoire d’exposition du contexte et des personnages, «Mindhunter» a pu se libérer de ces contraintes pour la suite. Ce qui a rendu les neuf épisodes suivants encore plus savoureux. D’ailleurs, on retrouve moins d’entretiens avec les tueurs en série dans cette saison 2 ce qui ne la rend pas moins intéressante, bien au contraire. Ces entretiens qui servaient de matière première pour créer la nouvelle méthodologie des profilers ont pu démontrer leur efficacité à travers l’intrigue qui est mise en place dès la mi-saison. En effet, les agents sont appelés à Atlanta pour traquer un tueur d’enfants noirs.

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These families just want justice.

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Après la théorie, Bill Tench et Holden Ford passent à la pratique et nous tiennent en haleine en créant un profil et en enquêtant avec la police locale. Impossible de ne pas enchaîner les épisodes. On est accro. Sans oublier que «Mindhunter» peut s’appuyer sur un casting sans fausse note.

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Atlanta's changed everything.

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Du côté des acteurs principaux, on retrouve Holden Ford (Jonathan Groff) qu’on voit évoluer d’un carcan sage à un agent instinctif qui franchit les lignes établies, Bill Tench (Holt McCallany), plus âgé qui s’épuise à gérer son job et une situation familiale compliquée et Wendy Carr (Anna Torv), brillante dans son rôle de psychologue.

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At a crossroads.

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Ce que j’ai aimé également? La complexité de chaque personnage. On les suit non seulement dans leur job mais dans tous les enjeux de leur vie privée. Ce qui donne lieu à des intrigues qui enrichissent encore davantage les épisodes, je pense notamment à celle qui s’attache au fils de Bill Tench.

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We did our jobs. We have no control over anything else.

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De plus, les protagonistes choisis pour interpréter les rôles des serial killers, de Ed Kemper (Cameron Britton) en passant par Charles Manson (Damon Herriman), leur physique, leurs mimiques, leur manière de parler, ressemblent à s’y méprendre aux criminels qu’ils incarnent. J’en ai encore des frissons...

Ce qui m’a marquée depuis le début de «Mindhunter»? La violence n’y est pas montrée, exposée, utilisée comme dans la majorité des fictions policières. Ici, tout est plus subtil. On expose des photographies, rapidement, si vite qu’on distingue à peine ce qui s’y trouve, on voit quelques corps mais toujours la nuit (sauf une scène dans la saison 2 où un cadavre est repêché dans l’eau). La violence de ces enquêtes est montrée avec lenteur, maestro, par le temps qui file et qui épuise les agents. Les nuits et les jours sans résultat, sans avancer dans l’enquête.

La bonne nouvelle? Même si rien n’a été confirmé, la série devrait avoir une suite. On trépigne déjà d’impatience...

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Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).

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