NHL La belle progression de Philipp Kurashev

sfy, ats

1.5.2024 - 18:22

Le nom de Philipp Kurashev n'est jamais le premier que l'on cite lorsque l'on évoque les Suisses évoluant en NHL. Le Bernois de 24 ans a néanmoins progressé de manière spectaculaire cette saison.

Philipp Kurashev a progressé de manière spectaculaire cette saison en NHL.
Philipp Kurashev a progressé de manière spectaculaire cette saison en NHL.
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1.5.2024 - 18:22

Drafté en 2018 par les Blackhawks en 120e position, Kurashev a été durant cet exercice 2023/24 le deuxième attaquant le plus utilisé à Chicago, avec un temps de glace moyen de 19'01 par match. Seul le prodige Connor Bedard (18 ans), no 1 de la draft 2023, a fait mieux.

Kurashev est d'ailleurs également le joueur de Chicago ayant accumulé le plus de points cette saison derrière Bedard. Il en a réussi 54 (18 buts, 36 assists) en 75 matches, alors qu'il n'avait jamais dépassé les 25 points jusque-là en saison régulière.

Avec Timo Meier

Philipp Kurashev attribue cette progression en premier lieu à une bonne préparation, alors qu'il s'était blessé à une épaule fin mars 2023. Il a utilisé les presque six mois qui ont précédé le début du camp d'entraînement des Blackhawks «pour devenir plus rapide et plus fort, et pour bien me préparer mentalement», souligne-t-il.

«J'avais besoin de cette période pour faire une remise à zéro. J'ai souvent pris des congés pour m'éloigner du hockey sur glace, m'éloigner de tout. Cette nouvelle mentalité m'a beaucoup aidé pour aborder au mieux la saison», a-t-il expliqué mercredi à l'issue de l'entraînement de l'équipe de Suisse, qu'il a rejointe cette semaine.

Kurashev, dont le domicile helvétique se situe à St-Gall, s'est aussi entraîné lors des deux derniers étés avec Timo Meier, originaire d'Herisau. «Nous avons une bonne organisation à St-Gall, nous nous poussons mutuellement, cela aide énormément», raconte-t-il. «C'est un plaisir de travailler avec lui, nous passons aussi beaucoup de temps ensemble en dehors de l'entraînement.»

Le facteur Bedard

Un autre facteur majeur de sa progression comptable est, évidemment, son association avec Connor Bedard, au côté duquel il a presque toujours été aligné cette saison. «Cela fait une grande différence», concède Philipp Kurashev.

«Il dispose d'une extrêmement bonne vision du jeu. Au début, c'était même difficile, car il faut toujours être prêt avec lui, il réussit à amener le puck jusqu'à toi même quand tu as l'impression que ce n'est pas possible. C'est ce qui le caractérise en plus de ses capacités de maniement du puck», poursuit-il.

Ce qui a également impressionné Philipp Kurashev, c'est la façon dont Bedard, à 18 ans, a su gérer les attentes très élevées. Les deux passent aussi de temps en dehors de la glace, surtout lors des voyages à l'extérieur. «Il est plutôt du genre calme, mais nous nous entendons très bien», glisse Kurashev.

Peu de victoires

Même s'il a pris beaucoup de plaisir à jouer avec Connor Bedard, la saison 2023/24 de NHL a été frustrante. Chicago n'a gagné que 23 des 82 matches, seuls les San Jose Sharks ont fait pire. Kurashev a d'ailleurs admis qu'il était parfois difficile de conserver toute sa motivation.

L'été dernier, le Bernois a signé un deuxième contrat de deux ans avec les Blackhawks, qui lui rapporte 4,5 millions de dollars. Son objectif est de rester le plus longtemps possible à Chicago, une ville qui a beaucoup à offrir. Notamment sur le plan sportif: le United Center, l'antre des Blackhawks, est réputé pour une grosse ambiance que le Bernois apprécie forcément.

En reconstruction, les Blackhawks ont manqué les play-off pour la quatrième fois consécutive, alors qu'ils avaient remporté trois Coupes Stanley entre 2010 et 2015. «Les fans connaissent notre situation actuelle. Espérons que nous tirerons les leçons de la saison passée et que nous ferons un pas en avant», lâche Kurashev.

La pression, une motivation

Mais avant de songer à préparer l'exercice 2024/25 de NHL, Philipp Kurashev veut briller sous le maillot de l'équipe nationale. Il disputera en Tchéquie son quatrième championnat du monde, lui qui avait vécu le cauchemar de 2019 avec ce but concédé à 0''4 de la fin du quart de finale face au Canada.

Lors de sa deuxième participation à un Mondial en 2021, il avait manqué 44 secondes à la Suisse pour vaincre l'Allemagne en quart. L'objectif est d'atteindre le dernier carré cette fois-ci. «Logiquement, nous avons beaucoup de pression, mais nous devons la considérer comme une motivation», conclut Kurashev.

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