Une série qui met mal à l’aise ? Pourquoi tout le monde parle de la série «Mon petit renne» ?

Elvire Küenzi

3.5.2024

Succès phénoménal de la plateforme Netflix, la série de Richard Gadd dépeint le harcèlement dont le scénariste et comédien a été victime. Ces sept épisodes glaçants ne vous laisseront pas indifférents.

Elvire Küenzi

3.5.2024

Tout le monde en parle. Intriguée par le triomphe de cette fiction inspirée par le harcèlement subi par le scénariste et comédien Richard Gadd, je me suis à mon tour plongée dans la spirale infernale de cette histoire glauquissime. 

Vous êtes prêts pour un petit tour en enfer ?

L’histoire vraie du réalisateur donne des frissons dans le dos. Alors qu’il officie en tant que barman dans un bar, Donny va faire la rencontre d’une femme mal en point à qui il va offrir un thé par empathie et gentillesse. Mais ce premier geste sera le début de sa perte.

Pendant trois ans, Martha lui rendra la vie impossible en lui envoyant des milliers de mails, des heures de messages vocaux et des cadeaux, allant jusqu’à le suivre chez lui, l’attendre à l’arrêt de bus et l’agresser sexuellement.

Une violence crescendo dépeinte grâce à une ambiance noire et oppressante, des messages vulgaires et flippants et une mise en scène efficace qui nous tord le ventre. « Je ne sais vraiment pas comment ça va finir. J’ai l’impression que l’un de nous va devoir mourir » avoue Donny. Le ton est donné.

Une violence qui s’intensifie

Pourtant, malgré l’engouement des téléspectateurs, je reste dubitative après avoir visionné le premier épisode. La narration de l’acteur qui revient sur son histoire et sa rencontre avec sa harceleuse, une avocate déchue nommée Martha Scott dans la série, me donne l’impression de passer en permanence à côté de l’intrigue. J’ai manqué de peu de m’arrêter là.

Pourtant, ce sentiment passe dès le second épisode et on se retrouve pris dans l’engrenage de cette relation malsaine dans laquelle Donny tente de rompre le lien avec Martha.

L’intensité de l’intrigue monte en flèche au fur et à mesure des sept épisodes, les crises de Martha deviennent de plus en plus incontrôlables, le passé douloureux de Donny s’éclaircit. L’épisode 4 est une claque.

« Je crois bien que toi tu vas finir par avoir ma peau » se plaint Martha qui s’enlise dans sa maladie mentale et dans son obsession incurable.

« Tu as encouragé son obsession »

Jessica Gunning, l’actrice qui prête ses traits à Martha, se révèle incroyable dans ce rôle jouant tout en nuance ce personnage tantôt glaçant tantôt touchant et qui inspire autant de pitié que de peur.

Richard Gadd quant à lui, prouve toute l’étendue de son talent en se montrant tour à tour vulnérable et en détresse, sa performance sert la complexité de cette relation d’emprise. « Tu la supportes pour une bonne raison, elle t’apporte quelque chose.  Tu as encouragé son obsession, je pense qu’au fond ça te plait », lui dira sa petite-amie Teri.

Une série qui met mal à l’aise ?

A la question « est-ce que cette série met mal à l’aise » je répondrais oui sans hésiter. Elle est inclassable, dérangeante, perturbante, elle nous pousse à ressentir des émotions fortes, des sentiments difficiles mais elle est également extrêmement bien construite et réalisée.

« Mon petit renne » est disponible sur Netflix.

Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).
Rédactrice pour différents journaux suisses, blogueuse et passionnée des mots, Elvire Küenzi adore les séries (elle est tombée dans le chaudron magique en regardant Sex and the City et n'en est jamais ressortie)! Elle écrit aussi des romans girly en mangeant des marshmallows et en sirotant des cocktails (avec modération, bien sûr).