Stan Wawrinka s'est qualifié pour les quarts de finale des Swiss Indoors. Le Vaudois a battu 6-3 3-6 7-5 l'Américain Frances Tiafoe pour affronter Roger Federer vendredi.
L'acte XXVII aura bien lieu ce vendredi aux Swiss Indoors de Bâle.
Pour la 27e fois déjà, la deuxième dans la cité rhénane, les deux meilleurs joueurs suisses de l'histoire, Roger Federer et Stan Wawrinka, se feront face. Avec 24 heures de retard sur son aîné, le Vaudois s'est hissé en quart de finale des Swiss Indoors. Il s'est imposé 6-3 3-6 7-5 devant Frances Tiafoe (ATP 48) après 2h33' de jeu pour présenter à nouveau un bilan équilibré à la Halle St-Jacques avec 13 victoires contre 13 défaites.
Stan Wawrinka mesure pleinement toute la difficulté de la tâche qui l'attend s'il entend cueillir un 14e succès ce vendredi. On rappellera que le Vaudois n'a battu le Bâlois qu'à trois reprises en vingt-six rencontres, les trois fois sur terre battue.
L'homme qui a perdu le plaisir de répondre aux questions de la presse de son pays – «elle a été bien trop gâtée», glissait-il mercredi soir – peut-il caresser le fol espoir de renverser enfin la table vendredi ? On aurait été tenté de le croire s'il n'avait pas accusé certaines limites physiques lors de son troisième set contre Frances Tiafoe.
Finaliste la semaine dernière à Anvers, Stan Wawrinka est peut-être en passe de payer les efforts fournis depuis dix jours. La question est de savoir s'il possède encore de l'essence dans le réservoir pour être en mesure d'inquiéter Roger Federer qui, il ne faut pas l'oublier, est désormais invaincu en 22 rencontres à la Halle St-Jacques.
Un vrai piège
Au lendemain de son succès expéditif sur Pablo Cuevas, le Vaudois a dû retrousser ses manches pour se défaire de Frances Tiafoe. Quart de finaliste cette année à Melbourne, l'homme du Maryland, un fleuron de la Next Gen avec ses 21 printemps, a offert une très belle réplique après la perte du premier set.
Stan Wawrinka a vraiment dû se faire violence pour éviter le piège qui a bien failli se refermer à 5-5 15/40 au troisième set. Un piège qu'il avait anticipé la veille. «Je connais bien Frances pour m'être souvent entraîné avec lui, disait-il. Il peut être un joueur très dangereux s'il est pris par l'ambiance.» Et celle de la Halle St-Jacques jeudi soir n'était pas celle d'un court annexe à Montréal ou à Doha.
Malgré son rang et l'immense avantage d'évoluer sur le court où il se sent le plus à l'aise, Roger Federer ne veut surtout pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. «Stan arrive lancé vers ce quart de finale après sa semaine à Anvers. On sait qu'il peut être redoutable dans cette position, explique le Bâlois. Je sais que je peux le faire déjouer plus facilement en indoor qu'ailleurs. Mais en indoor justement, tout peut se produire, comme ne pas pouvoir toucher une balle pendant quatre jeux.»
«Stan est une légende»
Au micro de la RTS, Roger Federer a pris la défense de son cadet dans le débat sur la place que doit occuper aujourd'hui Stan Wawrinka dans la hiérarchie. «Stan est une légende, affirme l'homme aux vingt titres du Grand Chelem. Il aura lui aussi sa place au Hall of Fame (ndlr: temple de la renommée) du tennis à Newport. Je comprends sa réaction. On est parfois trop négatif dans le tennis. Cela ne tient pas seulement à la Suisse toutefois. On se dit: il termine l'année à la 15e place, ce n'est pas terrible. Mais comment considère-t-on le 15e meilleur footballeur au monde ou le 15e meilleur basketteur au monde ? Comme de très grands sportifs et il n'y a pas débat sur leur statut.»