Naomi Osaka (WTA 2) ne répondra pas aux questions de la presse durant toute la durée de Roland-Garros, qui démarre dimanche.
La Japonaise de 23 ans, joueuse la mieux rémunérée du circuit féminin, a annoncé cette décision mercredi soir au risque de se voir infliger une amende salée.
«J'ai souvent eu l'impression que les gens n'avaient aucune considération pour la santé mentale des athlètes, et je le constate à chaque fois que je vois une conférence de presse ou que j'y participe», a écrit sur son compte Twitter Naomi Osaka, qui a décroché en début d'année à Melbourne son quatrième titre majeur.
«On est souvent assis là et on nous pose des questions qu'on nous a déjà posées plusieurs fois ou des questions qui amènent le doute dans notre esprit. Je ne vais tout simplement pas me soumettre à des gens qui doutent de moi», a ajouté la Japonaise, qui fut l'an dernier l'athlète féminine la mieux payée tous sports confondus.
Naomi Osaka a souligné que sa décision n'avait «rien de personnel» contre le tournoi et qu'elle a une «relation amicale» avec la plupart des journalistes qui l'ont interviewée. Elle espère que les organisateurs reconsidéreront leur approche. Attendre des joueurs et joueuses qu'ils répondent aux questions après une défaite revient à «frapper une personne à terre», a-t-elle précisé.
L'Américaine d'adoption a conclu son message en déclarant espérer que le «montant considérable» de l'amende qu'elle s'attend à recevoir sera versé à une organisation caritative pour la santé mentale. Elle a ensuite tweeté une vidéo de l'ancien joueur de NFL Marshawn Lynch répétant la phrase «Je suis juste là pour ne pas avoir d'amende» lors d'une conférence de presse en 2015.
Forfait l'automne dernier à Roland-Garros dans la foulée de son sacre à New York en raison d'une douleur aux ischio-jambiers, Naomi Osaka n'a jamais dépassé le stade du 3e tour sur la terre battue parisienne et n'a gagné que six matches en quatre participations. Les mauvaises langues soulignent d'ailleurs qu'elle n'aurait eu que peu d'opportunité de s'exprimer devant la presse.
Athlète particulièrement engagée, Naomi Osaka a souvent utilisé les réseaux sociaux pour mettre en lumière les problèmes de violence policière et d'inégalité raciale. Elle avait même arboré tout au long de l'US Open 2020 des masques portant les noms de plusieurs victimes d'injustice raciale, dont George Floyd.