L'équipe de Suisse veut croire en son étoile avant le tournoi final de la Billie Jean King Cup, qui démarre lundi à Prague. Emmenée par la double médaillée olympique Belinda Bencic (or en simple, argent en double avec Viktorija Golubic), la sélection du capitaine Heinz Günthardt a il est vrai fière allure.
Pandémie oblige, c'est avec 19 mois de retard que les 12 meilleures équipes féminines vont en découdre de lundi à samedi prochains en République tchèque. Dans un pays différent, Prague ayant finalement remplacé Budapest, et sur un revêtement différent (dur indoor plutôt que terre battue en extérieur).
Le changement de surface n'est d'ailleurs pas pour déplaire aux Suissesses. Belinda Bencic (WTA 9) n'est en effet guère à son aise sur terre battue. Et tant Jil Teichmann (WTA 39) que Viktorija Golubic (WTA 45) sont capables de briller également sur les surfaces plus rapides, comme elles l'ont prouvé cette saison.
«Nous croyons que nous sommes suffisamment forts en tant qu'équipe pour gagner le trophée», lâche le capitaine Heinz Günthardt, pour qui toutes les formations en lice évoluent plus ou moins au même niveau. «Le fait qu'une qualifiée (réd: Emma Raducanu) ait remporté l'US Open montre que tout est possible au départ», souligne-t-il.
Bencic apte au service
«De nombreuses équipes peuvent espérer avoir leur chance», poursuit le Zurichois, qui a l'avantage de pouvoir aligner toutes ses meilleures joueuses. Ce qui ne sera pas le cas de l'Australie, privée d'Ashleigh Barty (WTA 1), du Bélarus, qui doit composer sans Aryna Sabalenka (WTA 2), ou de l'Espagne, contrainte de composer sans Garbiñe Muguruza (WTA 5) ni Paula Badosa (WTA 13).
Heinz Günthardt a pourtant pu craindre un forfait de Belinda Bencic, qui s'était blessée à un genou début octobre à Chicago. La St-Galloise n'a d'ailleurs pas joué le moindre match depuis son abandon face à Elena Rybakina dans l'Illinois. Mais elle est apte au service et prête à porter les couleurs helvétiques tout aussi haut que lors des JO de Tokyo cet été.
«Belinda a beaucoup joué cette année, et elle a tellement d'expérience qu'il ne lui faudra pas longtemps pour revenir au sommet de sa forme», assure Heinz Günthardt, pour qui la petite forme affichée au cours des dernières semaines par Jil Teichmann, Viktorija Golubic et Stefanie Vögele (WTA 116) ne constitue pas non plus un motif d'inquiétude.
L'esprit d'équipe
«Le timing n'est pas idéal. Il y a certainement eu des périodes cette saison au cours desquelles notre forme était plus optimale», concède l'ancien coach de Steffi Graf, qui a toutefois confiance en ses joueuses. «Vicky a souvent très bien joué en FedCup (réd: le précédent nom de l'épreuve), et Jil est très dangereuse dès qu'elle trouve son rythme dans un tournoi», glisse-t-il.
L'esprit d'équipe est d'ailleurs l'atout majeur d'une formation qui s'est soudée au fil des ans et s'est depuis longtemps fixée pour objectif de gagner ce trophée. «C'est ambitieux», convient Heinz Günthardt. «Mais nous avons une équipe très forte et équilibrée. Nous alignerons deux bonnes joueuses de simple et un double compétitif. Nous regardons nos adversaires droit dans les yeux.»
Les Tchèques en favorites
L'équipe de Suisse partira même avec les faveurs du pronostic mardi dès 17h30 pour son entrée en lice dans ce tournoi final. Elle se frottera à l'Allemagne du capitaine Rainer Schüttler, qui n'aligne à Prague qu'une seule membre du top 50, l'ex-no 1 mondial Angelique Kerber (WTA 12).
Belinda Bencic et Cie disputeront leur deuxième match dans la poule D jeudi face à la République tchèque, favorite de ce groupe et même de ce tournoi final. Les absences de Karolina Pliskova (WTA 3) et de Petra Kvitova (WTA 17) n'empêchent pas la formation du capitaine Petr Pala de viser un septième sacre en dix ans avec la championne de Roland-Garros Barbora Krejcikova (WTA 4) en cheffe de file.