Rafael Nadal (no 5) peut-il le refaire? L'Espagnol redescend dans l'arène vendredi pour ce qui pourrait être l'un de ses derniers défis: braver Alexander Zverev (no 3) en demi-finale de Roland-Garros, où il vise un 14e trophée et un 22e Grand Chelem.
Il est tentant de présenter comme une finale avant l'heure le choc entre Rafael Nadal, tombeur du no 1 mondial Novak Djokovic en quarts, et Alexander Zverev, bourreau du phénomène Carlos Alcaraz (no 6). Les treize fois où le roi de Roland s'est présenté en finale, il l'a remportée.
A la différence du revenant Marin Cilic (no 20) ou du Norvégien Casper Ruud (no 8), opposés dans l'autre demi-finale et pour la première fois au rendez-vous du dernier carré Porte d'Auteuil, le champion olympique Alexander Zverev y a déjà goûté. L'an passé, quand il a été stoppé par Stefanos Tsitsipas quelques semaines après avoir fait mordre la poussière à Nadal sur l'ocre de Madrid.
Le brutal serveur allemand – flashé en moyenne à 20 2km/h au premier service face à Carlos Alcaraz – paraît le plus grand obstacle, au-delà de son 1m98, sur la voie du gaucher majorquin.
Le jour de ses 36 ans
Six jours après avoir assisté au nord de Paris à la «decimocuarta» (la 14e, en espagnol) en Ligue des champions de son club bien-aimé, le Real Madrid, Rafael Nadal disputera le jour de ses 36 ans sa quinzième demi-finale dans la capitale française (il n'en a perdu qu'une, l'an dernier contre Novak Djokovic).
Le gaucher aux traits tirés et aux cheveux raréfiés, lui faisant porter davantage que ses 36 ans, ne se bat pas seulement contre le temps condamnant au déclin même les plus grands. Rafa lutte contre un poison lent: l'ostéonécrose de l'os scaphoïde qui ronge son pied gauche.
«Je fais tout ce que je peux pour essayer de jouer ce tournoi dans les meilleures conditions possibles. Je ne sais pas ce qui peut arriver après, honnêtement, mais ici, je pense que ça va aller», assurait l'enfant de Manacor à l'issue de sa victoire sur Novak Djokovic dans la nuit de mardi à mercredi.
Après avoir ferraillé près de quatre heures et demie contre Félix Auger-Aliassime (no 9), Rafael Nadal a trouvé les ressources pour batailler encore plus de quatre heures face à Nole. Avec cette fois deux jours complets de repos entre son quart et sa demie, Nadal va-t-il pouvoir encore repousser l'échéance pour la plus grande joie d'un court central déjà totalement acquis à sa cause mardi?
Cilic de retour
Dans l'autre demi-finale, le discret no 8 mondial Casper Ruud fait face un Marin Cilic, ex-no 3 de la hiérarchie, de retour au sommet de son art. Le Croate de 33 ans a empilé un nombre démesuré d'aces (33) et de coups gagnants pour venir à bout d'Andrey Rublev (no 7) au super tie-break en quart de finale.
Pour autant, le lauréat de l'US Open 2014 s'attend à un «match extrêmement difficile» contre le double vainqueur du Geneva Open Casper Ruud. «C'est l'un des meilleurs gars du circuit, surtout sur terre battue. Il a fait 12 mois incroyables sur terre, il a remporté tellement de titres (réd: 6)», explique-t-il à propos du Norvégien.
Aujourd'hui retombé au 23e rang du classement ATP, Marin Cilic peut en cas de succès vendredi devenir le cinquième joueur en activité, derrière les membres du Big 4 (Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray), à atteindre la finale des quatre tournois du Grand Chelem.
ATS