Daniel Yule «On est habitué, mais c’est quelque chose que je regrette»

Nicolas Larchevêque

9.12.2022

Les techniciens entament (enfin) leur saison ce week-end à Val d’Isère, où se tient dimanche le premier slalom de l’hiver. Daniel Yule ou encore Luca Aerni ont dû ronger leur frein durant une longue préparation estivale.

Daniel Yule lance (enfin) sa saison ce week-end à Val d’Isère.
Daniel Yule lance (enfin) sa saison ce week-end à Val d’Isère.
Keystone

Nicolas Larchevêque

Enfin, doivent se dire les slalomeurs du Cirque blanc. Après une longue préparation d’été, qui les a amenés entre autres à Ushuaïa, en Argentine, leur hiver débute ce dimanche à Val d’Isère, qui accueille également un géant samedi.

C’est la deuxième année d’affilée que la station française lance les techniciens dans le grand bain. Jusqu’en 2019, leur saison démarrait - à l’image de leurs homologues féminines - mi-novembre en Laponie, à Levi. Le choix d’abandonner en 2020 - en raison de la crise sanitaire - le voyage en Finlande n’a pas fait l’unanimité chez les skieurs.

Luca Aerni s’est dit «très déçu» que le slalom d’ouverture ne soit agendé qu’en décembre. «Levi me manque quand même car c’est une belle course pour commencer, pour prendre un peu le rythme. On a la saison qui est un peu plus longue, mais on ne peut rien faire pour cela», avait reconnu le Valaisan de 29 ans en octobre lors d’une journée média.

Daniel Yule : «La préparation, ça me fait une belle jambe...»

Même son de cloche chez Daniel Yule. «On est habitué, mais c’est quelque chose que je regrette. J’adorais cette piste de Levi, c’était une entrée en matière toujours très sympa. La piste est belle et le fait que ça soit en Scandinavie, il y avait un peu moins de médias ou de public même si ça reste la Coupe du monde. Vu que c’est un endroit assez reculé, ça nous permettait de bien entrer dans la saison», estimait le skieur de La Fouly.

«On le sait, la préparation, ça me fait une belle jambe... Ce qui compte, c’est les courses, c’est d’être vraiment performant au bon moment», ajoutait-il. Avant de détailler : «Moi qui aime les courses, c’est long. Les finales de la Coupe du monde ont eu lieu à la fin mars et on est là, huit mois plus tard, à attendre le départ. Pour moi, qui aime la compétition, c’est longuet quand même la préparation.»

«Si j’ai juste deux semaines de vacances dans l’année et que le reste c’est des courses, je signerais !»

Daniel Yule

Ce dernier ne serait donc pas contre la volonté de Johan Eliasch, président de la Fédération Internationale de Ski (FIS), d’inscrire des dates supplémentaires au calendrier de la Coupe du monde. «Je ferais des courses toute l’année. Là, je serais complètement d’accord», avouait Yule, vainqueur du slalom d’Adelboden en 2020.

«Je ne m’entraîne pas pour m’entraîner, mais pour faire des courses. Si j’ai juste deux semaines de vacances dans l’année et que le reste c’est des courses, je signerais ! C’est ce que j’aime», imageait ainsi le Valaisan de 29 ans. «J’exagère peut-être un peu car, tôt ou tard, il faut se reposer et c’est très demandant. Mais dans l’ensemble, je ferais plus de courses.»

Pour mémoire, cet hiver, dix épreuves entre les piquets sont au programme de la Coupe du monde masculine, en plus de celle qui se tiendra aux Championnats du monde à Courchevel/Méribel.

Les skieurs romands sur leur préparation estivale

  • Luca Aerni : «J’ai travaillé l’attitude pour rester toujours haut sur mes appuis et pour continuer sur ce que j’ai fait la saison passée, surtout pour l’entrée des courbes. L’année dernière, j’ai pu le faire très bien parfois et c’est allé vraiment tout seul. Et à l’inverse, tout d’un coup, je n’arrivais pas à le faire à toutes les manches. J’ai continué à travailler là-dessus. J’ai déjà plus de constance.»
  • Daniel Yule : «Cet été, on a essayé de travailler sur diverses sortes de tracé. On l’a vu l’hiver passé, c’était particulier. On a eu des tracés très variés avec des changements de rythme. Cette année, on a essayé de varier beaucoup à l’entraînement. C’était une des évolutions. Au niveau du matériel, on arrête jamais d’essayer de grappiller des centièmes à ce niveau-là.»
  • Tanguy Nef : «Je suis vraiment content. C’était mon premier été sans étude, sans chose extra-sportive. J’ai pu me concentrer sur le ski, mais également profiter de prendre des vacances. Cela a un peu changé de ce que j’avais l’habitude de faire. Je suis donc d’attaque à ré-attaquer la problématique du ski.»