Marco Odermatt est le roi de l'Oberland bernois. Après sa victoire en géant à Adelboden, la troisième consécutive à cet endroit, il a réalisé deux rêves à Wengen et posé de nouveaux jalons.
Les uns ont réagi avec incrédulité, les autres n'ont pu que rire lorsque Marco Odermatt a franchi la ligne d'arrivée samedi avec 2''55 d'avance. Le Nidwaldien – finalement vainqueur avec 0''59 d'avance sur son dauphin Cyprien Sarrazin – évolue actuellement dans d'autres sphères que ses concurrents.
Après avoir remporté jeudi sa première descente de Coupe du monde, le champion du monde 2023 dans la discipline est devenu samedi un «vrai» vainqueur du Lauberhorn. L'Oberland bernois est aux pieds du jeune homme de 26 ans, ses concurrents n'ont plus qu'à s'incliner.
A Wengen, Odermatt a pu évoluer de manière libérée malgré un programme chargé, sauf lors du super-g du vendredi. La lourde chute de l'expérimenté Alexis Pinturault a mis à mal le Nidwaldien qui attendait encore de prendre le départ. L'accident lui a montré qu'«il ne faut peut-être pas tout risquer tous les jours», comme il l'a confié ensuite, après avoir terminé 2e derrière un Cyprien Sarrazin déchaîné.
Lorsqu'on lui demande pourquoi cela n'a pas marché ce jour-là, Odermatt rit brièvement: «Ce n'est pas comme si j'avais fini 25e, mais 2e», constate-t-il, sèchement. Ca reste très, très bien». Ce qu'aucun autre coureur ne doit souligner après une 2e place.
Déjà plus de 1000 points
Mais Marco Odermatt repousse tout simplement toutes les limites. Cette saison, il a disputé douze courses, dont sept ont été remportées et une seule ne s'est pas conclue sur le podium. Il a d'ores et déjà franchi la barre des 1000 points (1016). Pour rappel, la saison dernière, il avait établi un record masculin avec un total de 2042 points en 26 départs. Cette saison, 17 autres courses de descente, de super-G et de géant figurent au programme.
Mais Odermatt ne serait pas Odermatt s'il faisait de longs commentaires. Ces courses du Lauberhorn lui ont aussi montré à quel point les choses peuvent vite arriver. «Pour gagner dans notre sport, il faut aller à la limite. Mais le nombre de chutes cette semaine était tout simplement trop élevé», lâche-t-il.
Il est donc bien possible que même Marco Odermatt, malgré sa capacité à se régénérer extrêmement vite même après des courses difficiles – fasse parfois l'impasse sur une course. Mais pour l'instant, il apprécie simplement de pouvoir fêter ses performances avec le public de son pays.
Tout en ayant déjà bien sûr un œil sur Kitzbühel, où se déroule déjà la prochaine classique de descente la semaine prochaine. Marco Odermatt a récemment déclaré que triompher sur la Streif constituait son deuxième grand objectif de la saison après une victoire au Lauberhorn. Il aura deux opportunités, vendredi et samedi.
Quatre Globes à la clé
Peu avant le Nouvel An, Marco Odermatt a publié sur les réseaux sociaux une photo sur laquelle il n'est vêtu que des dossards rouges qui caractérisent le leader d'une discipline. Il porte l'un normalement, l'autre autour de la taille et le troisième lui sert de foulard. Il s'ennuyait simplement à la maison, dira-t-il plus tard.
Il y a peu de chances que le Nidwaldien doive rendre l'un de ses trois dossards distinctifs. Il survole les débats en géant. Et dans les disciplines de vitesse, comme l'ont montré les dernières courses à Bormio et à Wengen, seul Cyprien Sarrazin peut actuellement le défier un tant soit peu.
Au classement général de la Coupe du monde, Marco Odermatt possède déjà une avance quasi irrattrapable, notamment parce que la saison de ses rivaux Marco Schwarz et Aleksander Aamodt Kilde s'est terminée prématurément en raison de blessures. Son premier poursuivant valide est Sarrazin, qui pointe à 556 longueurs.
Il y a donc de fortes chances pour que Marco Odermatt se retrouve avec quatre Globes de cristal, ce que seul l'Autrichien Hermann Maier (en 1999/00 et 2000/01) est parvenu à faire. Aucun record n'est décidément à l'abri de Marco Odermatt.
ATS