Noémie Kolly «Je ne voulais vraiment plus entendre parler de ski»

Nicolas Larchevêque, de retour de Dübendorf

9.10.2023

Freinée l’hiver dernier par une blessure au dos, Noémie Kolly va devoir passer par la case Coupe d’Europe cette saison. La Fribourgeoise s’est confiée lors de la journée média de Swiss-Ski.

Noémie Kolly va devoir regagner sa place en Coupe du monde.
Noémie Kolly va devoir regagner sa place en Coupe du monde.
IMAGO

Nicolas Larchevêque, de retour de Dübendorf

Novembre 2022, Noémie Kolly est contrainte de se soumettre à une opération du dos. Victime d’une chute à l’entraînement, la Fribourgeoise de 25 ans souffre d’une hernie discale. Freinée par cette blessure, elle prend le départ de seulement deux descentes en Coupe du monde durant l’hiver – les deux à Cortina d’Ampezzo – et décide en février dernier de mettre prématurément un terme à sa saison.

Ses ennuis physiques désormais derrière elle, Kolly entame l’hiver 2024 avec la volonté de regagner sa place au plus haut niveau. Pour y parvenir, la skieuse de La Berra va devoir faire un pas en retrait et s’aligner en Coupe d’Europe. Interview.*


Noémie Kolly, comment allez-vous ? Dans quelles conditions entamez-vous cette nouvelle saison ?

«Je vais retourner en Coupe d'Europe cette année, parce qu'il manque des places (en descente) en Coupe du monde. C'est le problème. J'ai perdu ma place l’année passée en étant blessée. Ce n'est pas très chouette, mais c'est comme ça. Je vais faire un peu en arrière et m'aligner en Coupe d'Europe pour essayer de retrouver cette place fixe en Coupe du monde l'année prochaine. Après, s'il y a une chance de pouvoir aller en Coupe du Monde, c'est clair que je vais la saisir.»

Est-ce que de revenir en Coupe d’Europe a un impact sur votre vie quotidienne ?

«Ça ne me change pas grand-chose. J’ai eu le niveau de la Coupe du monde, c'est donc difficile des fois de se dire qu'on va refaire une année en Coupe d'Europe. Mon problème, c'est que les pistes en Coupe d'Europe sont en général plus «faciles» et du coup je n’ai jamais vraiment figuré parmi les meilleures. Au contraire, je peux souvent avoir le déclic en Coupe du monde parce que c'est un peu plus technique.»

On peut dire que cela ne vous arrive pas au pire des moments, étant donné qu’il n’y a pas de grands rendez-vous (Mondiaux ou Jeux olympiques) cet hiver...

«C’est clair. C’était vraiment très difficile pour moi avec ma blessure l’hiver dernier. J'ai aussi beaucoup cogité dans ma tête. Là, je prends vraiment les choses les unes après les autres. J'ai dit que je faisais une saison à fond, que ce soit en Coupe d'Europe ou en Coupe du monde. Je vais essayer de revenir à mon top niveau.»

Comment gérez-vous ces moments compliqués ?

«Je travaille depuis quelques années avec un préparateur mental, ça m'a beaucoup aidée de pouvoir discuter avec. Et puis j'ai aussi fait un bon break de ski. Au mois de mars, ça n'allait plus. Je suis partie en vacances, je ne voulais vraiment plus entendre parler de ski, ça m'a fait du bien de me couper de tout ça. Quand je suis revenue, j'étais de nouveau motivée pour pouvoir entamer l'hiver prochain.»

Avec les blessures à gérer, le ski est-il devenu une corvée ?

«Ce n’est pas une corvée, mais c'est juste que d'avoir été opérée du dos à 24 ans, ça m'a fait un petit blocage. Le genou, j'étais d'accord (ndlr : rupture des ligaments croisés à l’été 2019). C’est comme si on accepte cette blessure-là parce que ça arrive à pratiquement chaque athlète. Mais le dos, c'est vrai que ça m'a fait un petit blocage et il m'a fallu travailler dessus pour passer à autre chose.»


*Propos recueillis par Rebecca Garcia (Sport-Center) lors de la journée média de Swiss-Ski à Dübendorf.