Federica Brignone
"Je dois avouer que ça me stresse"

Chris Geiger, à Crans-Montana.

20.2.2020

Federica Brignone (29 ans) vit actuellement l'hiver le plus prolifique de sa carrière avec déjà neuf podiums au compteur. L'Italienne espère prolonger l'euphorie en cette fin de semaine à Crans-Montana sur sa piste fétiche du Mont-Lachaux. Interview.

Federica Brignone: "A Kranjska Gora, j'étais vraiment morte. Ce week-end m'a détruit."
Federica Brignone: "A Kranjska Gora, j'étais vraiment morte. Ce week-end m'a détruit."
Keystone

Federica Brignone, vous avez une histoire particulière avec Crans-Montana (quatre podiums). Etes-vous heureuse d'être de retour sur le Haut-Plateau?

"Oui, j'adore venir ici car c'est à côté de la maison (ndlr: elle habite La Salle). J'apprécie aussi la piste et les conditions. J'ai un bon feeling et je n'ai pas peur sur le Mont-Lachaux. J'essaie donc d'aller à chaque fois un peu plus vite. Cette étape tombe bien car j'ai vécu un dernier week-end difficile à Kranjska Gora. J'étais un peu malade en Slovénie. Du coup, toute la fatigue est ressortie. J'étais vraiment morte, ça m'a détruit! Mais, depuis, j'ai pu recharger les batteries chez moi. J'espère désormais retrouver une bonne forme jusqu'à la fin de la saison."

Vous êtes actuellement deuxième du classement général à 113 points de Mikaela Shiffrin. Ce week-end, vous avez la possibilité de combler ce retard sur votre piste fétiche. Est-ce votre objectif?

"Je ne suis pas là pour marquer des points. Je suis là pour faire trois courses, toutes indépendantes les unes des autres, au maximum de mes qualités. Mais il est vrai que j'ai besoin de réaliser de bonnes performances ici afin de poursuivre mon bon début de saison. On verra toutefois à la fin du week-end combien de points j'aurai pris lors de ces courses."

Dans votre esprit, il n'est donc pas question d'assurer un certain nombre de points?

"Non car cette stratégie ne te permet généralement pas de réaliser de bons résultats, de faire des podiums ou de gagner des courses. Si tu veux assurer, tu commences alors à réfléchir. Mais c'est vrai que c'est dur en ce moment car tout le monde me parle des points, de Mikaela Shiffrin et de Petra Vlhova. Je dois avouer que ça me stresse un peu. Je tente donc de ne pas y penser, même si ce n'est pas évident. J'essaie simplement de me focaliser sur les courses et de donner mon maximum. C'est la seule façon qui me permettra de gagner et de faire de bons résultats en vue du classement général." 

Durant la trêve estivale, pensiez-vous rencontrer autant de succès cette saison (déjà neuf podiums)?

"Je l'espérais en tout cas. Je me sentais bien cet été, ce qui m'a permis de vraiment bien travailler. J'ai d'ailleurs bossé tant physiquement que mentalement. Je me suis aussi bien entraînée sur les skis. Pour toutes ces raisons, j'espérais faire une super saison. Tu ne peux toutefois jamais prévoir."

Vous évoquez votre succès actuel. Selon vous, est-il possible de le prévoir et de s'y préparer?

"Non, tu ne peux pas l'imaginer. Lorsque tu es petit, tu vois le succès comme quelque chose de positif. C'est effectivement quelque chose de bien car tu as la satisfaction d'avoir des enfants qui te disent que tu es leur exemple. C'est un sentiment vraiment magnifique. A l'inverse, tu te rends compte que tu as moins de vie privée et tu ne sais jamais si les gens viennent vers toi pour ta personnalité ou parce que tu rencontres du succès. Ce dernier engendre également beaucoup de stress. Il y a donc du positif et du négatif."

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