Marco Odermatt en impose de plus en plus. Le Nidwaldien a pris la 2e place du Super-G de Kitzbühel à 0''12 de Vincent Kriechmayr, alors que Loïc Meillard a décroché une magnifique 9e place.
Fantastique 10e de la deuxième descente dimanche, Marco Odermatt poursuit sa progression de manière exponentielle. Sur une piste aussi difficile que la Streif, même en configuration Super-G, les rookies n'ont que rarement voix au chapitre. Alors oui, il s'agissait de son troisième Super-G de Kitzbühel, mais quand même.
Il n'a manqué que 12 centièmes et un peu d'expérience au Nidwaldien pour aller chercher la 3e victoire de sa carrière. On dira que ses qualités de technicien lui ont coûté la victoire dans le schuss final, là où Kriechmayr a pu emmagasiner davantage de vitesse. Avec environ 6 km/h de mieux, l'Autrichien a rattrapé son retard dans les derniers mètres. Grâce à son 7e succès en Coupe du monde, le 5e en Super-G, il s'empare du même coup du dossard rouge de la spécialité.
"J'ai certainement eu de la chance d'avoir un petit numéro de dossard, a reconnu le Nidwaldien. Parce que la visibilité s'est détériorée par la suite. Ramener un 'chamois' d'argent pour ce podium est franchement un petit rêve devenu réalité. Surtout si je regarde mes résultats dans cette discipline où je n'ai été qu'une seule fois mieux classé que 7e (réd: victoire à Beaver Creek en 2019). Je suis quand même très satisfait."
Meillard dans le top 10
Pour se rendre compte de la performance du skieur d'Hergiswil, il suffit de voir que le grand favori Matthias Mayer a terminé à 33 centièmes du Suisse pour compléter le podium. Odermatt profite en outre de cette 2e place pour passer Aleksander Aamodt Kilde au général de la Coupe du monde. Le Nidwaldien possède 193 points de retard sur Alexis Pinturault, 12e de ce Super-G. Mais le Français a devant lui trois slaloms (Schladming et deux fois à Chamonix) pour creuser l'écart.
Dans la même veine qu'Odermatt, il convient de saluer la 9e place (à 1''41) de Loïc Meillard à l'occasion de son quatrième départ dans la spécialité. Déjà 13e à Bormio sur une Stelvio ultra sélective, le skieur d'Hérémence obtient un top 10 dans une cinquième discipline. Ne lui manque désormais plus que la descente.
"C'était vraiment une super course pour une première sur la Streif en Super-G, a commenté le Valaisan d'origine neuchâteloise. Un top 10, c'est fantastique. C'est vrai qu'il y a beaucoup cette semaine avec les trois slaloms à venir. Faudra faire un peu de physique pour se réhabituer aux mouvements du slalom. Demain (réd: mardi), c'est une nouvelle chance d'attaquer dans une nouvelle discipline."
Feuz pas dans le coup
Les deux jeunes techniciens de Swiss-Ski ont su faire oublier l'absence de Mauro Caviezel, absent en raison d'une lésion des ligaments extérieurs et d'un traumatisme crânien, conséquence d'une violente chute lors d'un entraînement à Garmisch. Les autres Suisses sont plus loin. Gino Caviezel est 22e, Stefan Rogentin 28e, Ralph Weber 33e et Gilles Roulin 34e.
Beat Feuz n'a lui pas connu la meilleure journée de sa carrière. Le grand bonhomme du week-end avec ses deux succès sur la Streif en descente a manqué une porte dans la dernière partie. Mais avant cette erreur, le Bernois affichait un retard conséquent de plus de deux secondes. Sans doute que l'énergie mentale dépensée ces derniers jours et le bonheur d'avoir vaincu la Streif ont affecté sa motivation.
La Coupe du monde masculine va maintenant prendre la route pour le slalom de Schladming qui aura lieu mardi soir.