Naples est officiellement devenu champion d'Italie 2023, 33 ans après son dernier sacre. Ceci grâce à son match nul (1-1) sur le terrain de l'Udinese, jeudi soir en match de clôture de la 33e journée.
A cinq journées de la fin du championnat, Naples, qui n'avait besoin que d'un point pour être assuré du titre, ne peut plus être rejoint et décroche ainsi le troisième Scudetto de son histoire après ceux de l'ère Maradona (1987 et 1990). L'Udinese (12e) a ouvert la marque par Sandi Lovric (13e) puis Victor Osimhen a égalisé (52e), inscrivant son 22e but de la saison en Serie A, celui du titre.
La fête, retardée dimanche par un but tardif de la Salernitana (1-1), a démarré avant même le coup de sifflet final au pied du Vésuve, dans les rues du centre-ville comme sur les gradins du stade napolitain portant désormais le nom de l'idole argentine où plus de 50'000 tifosi s'étaient rassemblés pour suivre le match sur écran géant.
Les célébrations de ce scudetto mérité, tant Naples a dominé la Serie A, s'annoncent bouillantes pour accompagner le retour dans le Sud d'un titre monopolisé depuis 22 ans par les trois géants du nord, la Juventus, l'AC Milan et l'Inter.
A Udine, ils étaient aussi des milliers de Napolitains à avoir fait le déplacement pour ne pas rater ce match historique, qui a mis un point final à 33 ans d'attente.
Un point, c'est précisément ce qu'il fallait pour assurer mathématiquement le sacre à cinq journées de la fin de la saison, une performance record que seules quatre équipes avaient réussi jusqu'ici: la Juventus en 2019, l'Inter en 2007, la Fiorentina en 1956 et Torino en 1948.
Grâce au «vieux» Spalletti
Le coach Luciano Spalletti devient lui à 64 ans l'entraîneur le plus âgé à être sacré champion d'Italie, au-delà des 61 ans qu'affichait Maurizio Sarri quand il avait décroché le scudetto avec la Juventus en 2020. La force de Spalletti est d'avoir su créer une équipe enthousiaste, encensée pour son jeu offensif, où tout le monde a trouvé sa place, y compris les remplaçants auteurs de buts décisifs pour le titre comme Giovanni Simeone ou Giacomo Raspadori, au-delà des stars incontestables de la saison, Osimhen et Kvaratskhelia.
Cette saison quasi parfaite, qui a aussi vu Naples atteindre les quarts de finale de Ligue des champions pour la première fois, n'était pas forcément attendue après les nombreux départs de l'été dernier, principalement pour rééquilibrer les comptes: Lorenzo Insigne, Kalidou Koulibaly, Dries Mertens ou Fabian Ruiz.
Ce succès est aussi celui du propriétaire Aurelio De Laurentiis, 73 ans, producteur de cinéma romain qui avait repris en 2004 un club en faillite et relégué en troisième division. Il l'a ramené d'abord en Serie A puis durablement au sommet du calcio grâce à une gestion financière rigoureuse, même si cela lui vaut aussi toujours la défiance d'une partie des ultras opposés à une politique jugée trop mercantile.
Mais Naples lui doit une joie comme elle n'en a plus connue depuis 33 ans et qui sera sans doute encore énorme dimanche au stade Maradona pour le retour des héros contre la Fiorentina.
«C'est une libération, ça fait trop longtemps qu'on attend. (...) J'entendais parler de ça par mes parents (les deux premiers titres, ndlr) et aujourd'hui je le vis ! La ville va faire la fête pendant tout l'été c'est sûr», s'est exclamé Antonio De Roma, 20 ans, étudiant, plongé dans les festivités bel et bien lancées à Naples.