Athlétisme Le sprinter suisse Alex Wilson exclu des JO !

ats

28.7.2021 - 07:21

28.7.2021 - 07:21

Alex Wilson ne rejoindra pas Tokyo pour les Jeux olympiques. La Chambre ad hoc du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a suspendu provisoirement le Bâlois pour une violation présumée des directives antidopage, a annoncé Swiss Olympic.

Alex Wilson a été exclu au dernier moment des JO après un contrôle positif à un stéroïde (trenbolone). Le sprinter bâlois clame son innocence et incrimine de la viande contaminée.

Le verdict, tombé mercredi, émane de la Chambre antidopage du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne, saisie suite à un recours de World Athletics et de l'Agence mondiale antidopage.

Ces deux instances internationales s'étaient opposées à un jugement de la Chambre disciplinaire pour les cas de dopage de Swiss Olympic, qui avait jugé «possible» le 2 juillet la version de l'athlète expliquant son contrôle positif survenu en mars à l'entraînement par l'ingestion d'un steak de boeuf contaminé dans un restaurant de Las Vegas.

La Chambre ad hoc de Swiss Olympic a donc levé le 2 juillet une première suspension provisoire prononcée par Antidopage Suisse en avril, cependant sans s'occuper du fond, à savoir le plan strictement «matériel» de l'affaire.

Mais coup de tonnerre mercredi: le TAS, dans son verdict, a estimé que la version de l'athlète était «plutôt invraisemblable», tout en égratignant la Chambre disciplinaire de Swiss Olympic au passage, décrypte pour Keystone-ATS Ernst König, directeur d'Antidopage Suisse.

L'affaire retourne maintenant devant la Chambre ad hoc de Swiss Olympic, qui devrait statuer dans le cadre de la procédure ordinaire (et non provisoire) ces prochains jours, a précisé Peter Bohnenblust, directeur de Swiss Athletics.

Sous serment

Les traces retrouvées dans les urines du Bâlois seraient faibles (1,5 nanogramme par millilitre). Le trenbolone, qui fait partie de la famille de la nandrolone, est classé comme une substance spécifique. Cela signifie qu'une trace infime suffit à considérer un athlète comme dopé.

Aux Etats-Unis comme dans d'autres pays, le trenbolone ou le clenbutérol - également interdit - est autorisé pour favoriser la croissance des bêtes d'élevage.

Wilson risque quatre ans de suspension. «Le trenbolone est un des anabolisants les plus puissants qui soient», précise Ernst König.

«Le verdict est injuste, j'ai traversé l'enfer ces derniers jours», clame l'athlète. A l'appui de sa version, il a présenté des documents écrits et un témoignage sous serment du propriétaire du restaurant, attestant de la consommation de l'athlète.

Swiss Athletics ne commente pas, mais relève que la présomption d'innocence reste valable. La procédure ordinaire, au-delà de celle ayant débouché sur l'exclusion provisoire de Wilson, suit son cours.

Selon Peter Bohnenblust, pour des raisons de chronologie, il est peu probable que le recours de World Athletics ait pu être motivé par la circulation sur Instagram ces derniers jours d'une vidéo montrant Wilson faire quelques exercices sur un terrain de Las Vegas en compagnie de Raymond Stewart, ancienne star du sprint devenue coach, mais suspendu à vie pour dopage de toute activité en lien avec des athlètes en 2010.

«Jusqu'en 2024»

Alex Wilson, par ailleurs, a récemment fait les gros titres après avoir été crédité de deux chronos hallucinants lors d'un meeting aux Etats-Unis (9''84 sur 100 m, un temps qui aurait été synonyme de record d'Europe, et 19''89 sur 200 m).



Ces deux performances n'ont pas été homologuées en raison de divers manquements dans les installations techniques du petit stade de Marietta et d'un système de vérification des départs inexistant.

En tous les cas, l'athlète ne désarme pas. Il veut obtenir gain de cause et a l'intention de poursuivre sa carrière au moins jusqu'aux Jeux de Paris en 2024.

ats